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Michel Kafando, visage de la transition au Burkina

Richard Tiéné et Sandrine Blanchard (avec agences)17 novembre 2014

Michel Kafando... Finalement, c’est le nom de cet ancien diplomate qui a été retenu pour diriger la transition et organiser les élections au Burkina Faso.

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Michel Kafando
Image : AFP/Getty Images/I, Sanogo

Seize jours après le renversement de Blaise Compaoré, Michel Kafando se voit confier la transition démocratique de son pays. Cet ancien diplomate, par plusieurs fois ambassadeur de la Haute-Volta puis du Burkina Faso auprès des Nations-unies, est âgé de 72 ans. Dans sa première allocution, ce matin, il a promis aux Burkinabès de faire de son mieux.

Réactions positives

Evidemment, la nomination du nouveau président de la transition suscite déjà des réactions. Notre correspondant à Ouagadougou, Richard Tiéné, a notamment recueilli celle de Zéphirin Diabré. Le chef de file de l'opposition politique salue le choix d'un diplomate comme Michel Kafando, au détriment de la sociologue Josephine Ouédraogo et du journaliste Cherif Sy. Pour Zéphirin Diabré, Michel Kafando est digne de confiance et il faut plutôt le juger sur les actes. Mais le fait d’avoir été désigné comme candidat de l’armée laisse une certaine frange de l'opinion sceptique sur sa marge de manœuvre.

Le Colonel David Kabré a pour sa part représenté l'armée au sein du collège de désignation du président de la transition burkinabè. Pour lui c'est un soulagement que le lieutenant-colonel Zida passe le témoin à un civil.

Et encore une réaction, celle de Cherif Sy. Journaliste chevronné, bien connu des Burkinabès pour ses prises de position parfois radicales, Cherif Sy est le directeur de publication du journal Bendré et président de la Société des éditeurs de la presse privée. Il était l'un des trois candidats à la présidence de la transition politique. Il félicite le nouveau chef de l'Etat et lui rappelle qu'il doit penser à l'aspiration des manifestants de l'insurrection populaire du 30 octobre.

Les discussions ont duré jusqu'à tôt ce matin pour désigner le président de la transition
Les discussions ont duré jusqu'à tôt ce matin pour désigner le président de la transitionImage : I. Sanogo/AFP/Getty Images

Formation internationale

Michel Kafando a vu le jour le 18 août 1942 à Ouagadougou. C’est dans la capitale burkinabè qu’il effectue ses premiers pas à l’école. Après l’obtention de son baccalauréat, il poursuit ses études supérieures à Dakar, à Bordeaux, à Paris et à Genève. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques décroché en 1990 à l’Université de Paris 1 Panthéon / Sorbonne, le nouveau président de la transition au Burkina Faso est un diplomate avisé.

Carrière diplomatique

Hier, l'armée et le chef de l'opposition ont signé la Charte de transition qui ouvrait la voie à un retour au pouvoir civil
Hier, l'armée et le chef de l'opposition avaient signé la Charte de transition qui ouvrait la voie à un retour au pouvoir civilImage : AFP/Getty Images

Il a fait ses armes au ministère des Affaires étrangères de son pays où il sera successivement directeur de la coopération internationale (1976-1978), directeur des relations internationales (1978-1979), directeur des organisations internationales (1979-1981), conseiller technique du ministre des Affaires étrangères.

Entre 1982 et 1983, alors que le pays est secoué par une forte instabilité politique, Michel Kafando a été lui même ministre des Affaires étrangères.

Ambassadeur par la suite, représentant permanent du Burkina Faso auprès des nations unies à New York de 1998 à 2011, président du Conseil de sécurité des nations unies de septembre 2008 à novembre 2009, le président Kafando est un habitué des grandes institutions internationale. Il est Commandeur de l’Ordre national et officier de la Légion d’honneur de France.

Qualités requises

Très discret sur sa vie privée, il a une passion pour la ferme et était jusque-là considéré comme consultant international.

Ouagadougou Burkina Faso Putsch Parlamentsgebäude 8.11.2014
Beaucoup est à reconstruire au Burkina Faso, en premier lieu: la démocratieImage : Jan-Philipp Scholz

Quelques jours avant la chute de Blaise Compaoré, le 27 octobre 2014, Michel Kafando écrivait : « Représenter le Burkina Faso à l'extérieur requiert, par-dessus tout, la rigueur morale, le courage et l'abnégation, l'honnêteté et la probité, une bonne dose de dignité et évidemment la compétence, toutes choses qui se résument en l'amour de la patrie ».

Michel Kafando a désormais jusqu’à novembre 2015 pour mettre ses principes en application et organiser des élections démocratiques.