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Mauvaise presse pour Edmund Stoiber

Christophe LASCOMBES8 février 2005

C’est une déclaration d’Edmund Stoiber qui est au cœur des commentaires des journaux ce matin. Une déclaration dans laquelle le chef des conservateurs de Bavière accuse la coalition rouge-verte au gouvernement d’être responsable de l’augmentation du nombre des chômeurs et, ainsi, de contribuer au renforcement du NPD, le parti néo-nazi allemand.

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Le chef de la CSU ne s'embarrasse pas de mots pour attaquer le gouvernement allemand...
Le chef de la CSU ne s'embarrasse pas de mots pour attaquer le gouvernement allemand...Image : AP

La Süddeutsche Zeitung commente le tollé provoqué par les déclarations du chef de la CSU en ces termes : le souvenir de Weimar revient dans toutes les bouches. Seulement, cette république de Weimar a connu l’échec aussi parce que les grands partis populaires se sont révélés incapables de s’adapter à la démocratie parlementaire. Dans cette mesure, l’opposition chrétienne-démocrate donne un bien mauvais exemple en opérant avec ce genre de comparaisons.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung reprend les termes du gouvernement et souligne que de telles accusations sont de la plus basse espèce. Et le journal d’enfoncer le clou en citant Wolfgang Clement pour qui « il serait bon en Allemagne que les démocrates cessent de se lancer les non-démocrates à la figure et qu’ils essaient plutôt de lutter ensemble contre eux. » Selon le quotidien, avec de telles manières, le chef de la CSU bavaroise se trouve bien isolé sur la scène politique, même au sein de son propre camp.

La Tageszeitung de Berlin, après avoir analysé le succès que connaît actuellement le NPD, constate que son mélange de national-socialisme et de révisionnisme touche à l’essence même de la République fédérale. Il est encore trop tôt, reconnaît le journal, pour savoir s’il suffit d’attendre que ce parti disparaisse de lui-même de la scène politique, victime de ses propres contradictions entre militantisme d’extrême-droite et bourgeoisie. Un peu plus de retenue permettrait par contre d’éviter le piège dans lequel tombe actuellement la classe politique : conférer au NPD une importance qu’il ne possède ni ne mérite.

Pour die Welt aussi, tous les partis promettent à qui mieux-mieux de lutter contre l’extrême-droite avec des moyens politiques et non juridiques. Seulement, la manière dont la bataille est actuellement menée est devenue une procédure qui témoigne seulement de l’autosatisfaction de ses auteurs. En outre, elle renforce plutôt qu’elle n’affaiblit l’adversaire politique.

La Frankfurter Rundschau souligne le caractère provocateur de la déclaration du patron de la Bavière et la replace dans le contexte des élections régionales du Schleswig-Holstein. Et le journal de relever que les sujets repris par le reste de la droite tiennent de la même veine, même si le vocabulaire utilisé est moins polémique. En fait, dans ce type d’élections régionales à faible mobilisation, le gagnant est celui qui stimule le mieux ses troupes. On peut donc s’attendre à ce que le dialogue entre gouvernement et opposition fasse encore plus appel aux émotions, conclut le quotidien.