1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Mandat d'arrêt international contre Mouammar Kadhafi

27 juin 2011

Les juges de la CPI ont décidé de lancer un mandat d'arrêt international contre le dirigeant libyen pour crimes contre l'humanité. Ils ont également délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de l'un de ses fils

https://p.dw.com/p/11kF4
Mouammar Kadhafi le 12 juin à TripoliImage : AP

C'est le 16 mai dernier que le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo avait demandé aux juges de lancer des mandats d'arrêt contre le colonel Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Luis Moreno Ocampo a donc eu gain de cause. Les juges l'ont suivi dans sa requête.

Les trois hommes sont accusés par le procureur de meurtres et de persécutions commis par les forces de sécurité libyennes sur la population civile depuis le 15 février, notamment à Tripoli, Benghazi et Misrata. Des faits constitutifs de crimes contre l'humanité selon Louis Moreno Ocampo. Le procureur indique avoir réuni suffisamment de "preuves directes" notamment des photos, des vidéos et des témoignages. Son bureau a en effet mené 30 missions dans onze pays et examiné plus de 1.200 documents depuis l'ouverture de l'enquête qui vient donc d'aboutir à ces mandats d'arrêts internationaux.

Luis Moreno Ocampo Konferenz Den Haag Libyen
Luis Moreno-Ocampo sur les traces du guide libyenImage : picture alliance/dpa

Avec ce mandat d'arrêt international, Mouammar Kadhafi devient ainsi le deuxième chef d'Etat à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI, après le président soudanais, Omar Al Béchir, recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour.

Négociations rebelles-gouvernement

Ce mandat d’arrêt international est lancé au moment où le régime libyen est engagé dans des négociations avec les rebelles qui tentent de le renverser. Des négociations indirectes et qui se déroulent tantôt en Afrique du sud tantôt en France et qui portent essentiellement sur les conditions de départ de Mouammar Kadhafi selon le porte-parole du Conseil national de transition, le CNT, principale instance de l'opposition libyenne. Et preuve de ce regain diplomatique en vue de trouver une issue politique à cette crise, trois membres du gouvernement libyen dont le ministre des Affaires étrangères se trouvent en ce moment en Tunisie pour dit-on des négociations "avec plusieurs parties étrangères". Des négociations qui pourraient cependant ne pas aboutir de si tôt car les autorités libyennes continuent d'écarter toute idée de départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Et cela le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim l'a une nouvelle fois redit ce dimanche.

Enfin sur le plan militaire, les rebelles affirment qu'ils ne sont plus qu'à environ 80 km de Tripoli avec dans leur objectif la ville de Bir al Ghanam où les attendent les forces de Mouammar Kadhafi.

Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Marie-Ange Pioerron