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Mali: les vraies raisons du report des législatives

16 octobre 2018

Au Mali, la Cour constitutionnelle a prorogé ce lundi 15 octobre le mandat des députés. Motif officiel invoqué, un cas de force majeure. Mais au sein de l’opinion publique nationale, ce nouveau report est très critiqué.

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Mali Bamako - Wahl: Stichwahl des Präsidenten
Image : Reuters/L. Gnago

"Ibrahim Boubacar Keita et Soumaïla Cissé, sont en train de négocier" (Me Mamadou Ismaël Konaté)

Prévues le 25 novembre prochain, les élections législatives au Mali ont été reportées à avril 2019. Le scrutin, qui devait initialement se tenir le 28 octobre avant d’être repoussé à novembre, puis au printemps de l'année prochaine. C’est la conséquence de la prorogation du mandat des députés décidée le lundi 15.10.2018 par la Cour constitutionnelle du pays.

Selon des sources gouvernementales jointes par la DW, ce report de six mois demandé par l’Assemblée nationale permettra d’apaiser le climat politique tendu, afin de mieux organiser ces élections. Par ailleurs, le gouvernement aura plus de temps pour mettre en œuvre les réformes institutionnelles prévues dans l'accord de paix signé en 2015 à Alger.

Paul Hyacinthe Mben :"Le Mali n’a pas d’argent"

"Il y a les moyens financiers, il y a la nouvelle configuration administrative du Mali, et puis, il y a le problème récurrent de l'insécurité. Je savais que les moyens allaient manquer. Parce que la présidentielle passée, on avait l'aide des partenaires. Mais cette fois-ci, on ne l'a pas eue", explique le journaliste Paul Hyacinthe Mben, correspondant du magazine allemand Der Spiegel au Mali.

Silence de l’opposition

Un peu plus de 24 h après l'annonce du report, les principaux leaders de l’opposition n’ont toujours pas réagi. Un silence qui ne surprend pas Me Mamadou Ismaël Konaté, avocat au barreau de Bamako.

Selon lui, "les deux candidats arrivés en tête de la dernière élection présidentielle (Ibrahim Boubacar Keita et Soumaïla Cissé, ndlr) sont en train de négocier. Du coup, ils sont juste en train de gagner du temps. Dites-moi, aujourd'hui, quelle est la raison qui fait qu'on va repousser ces élections-là? C'étaient les mêmes raisons qui devaient faire qu'on ne devait pas tenir cette élection présidentielle. Si vous m'avez lu, j'ai indiqué que l'élection présidentielle ne pouvait pas se tenir dans les conditions d'insécurité qui régnaient au Mali. Si cette situation est la même aujourd'hui, ça veut dire qu'il ne fallait pas tenir cette élection présidentielle."


Le mandat des députés de l’actuelle législature devait s'achever le 31 décembre prochain. Ajoutons aussi que la prorogation du mandat des députés n’est pas l'apanage du Mali. C’est aussi le cas dans de nombreux pays, comme au Tchad, où le mandat des députés a été plusieurs fois prorogé.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona