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Le Mali en route vers une transition de deux ans ?

Carole Assignon
22 avril 2022

Deux ans, c’est le temps que durera la transition selon le Premier ministre Choguel Maïga, qui a fait cette annonce devant le Conseil national de transition.

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Le premier ministre de la transition au Mali Choguel Kokalla Maïga.
Le premier ministre de la transition au Mali Choguel Kokalla Maïga.Image : Website des Premierministers Choguel Kokalla Maïga

En annonçant que la transition au Mali durerait deux ans, Bamako défie une nouvelle fois la Cédéao qui presse les autorités de transition d'organiser des élections pour remettre le pouvoir aux civils.

Mais pour les autorités maliennes et en l’occurrence le premier ministre Choguel Maïga, il est impossible d’aller en-deçà de 24 mois.

"La preuve est faite par A+B qu'on ne peut pas aller en-deçà de 24 mois sauf si on décide de reporter ou de ne pas faire jusqu'au bout certaines actions. Nous avons espéré de semaine en semaine trouver un accord avec la Cédéao pour rentrer dans un processus d'accélération. Mais nous sommes arrivés à un point où nous avons perdu trois mois de discussion et aujourd'hui nous avons décidé de ne plus attendre", a expliqué le premier ministre devant le CNT.

"Deux ans c'est acceptable" Alhousseini Alhadji (éditorialiste)

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Choguel Maïga a assuré toutefois que "les discussions ne sont pas rompues" avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Mais son annonce n'a pas manqué de surprendre.

Pour certains comme l'éditorialiste malien Alhousseini Alhadji, deux ans devraient être "suffisants pour que les autorités de transition s'organisent pour tenir des élections". L'essentiel selon lui "est qu'on attaque les chantiers qui ne peuvent pas attendre et si cela peuts se faire autant négocier avec la Cédéao."

De l’avis de certains observateurs, l’annonce des deux ans de transition doit être notifiée à la Cédéao mais la réaction de l’organisation semble déjà inquiéter.

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La réaction de la Cédéao attendue

Alors que l’économie malienne souffre du poids des sanctions, la crainte de voir les restrictions renforcées est bien présente, selon Fodié Tandjigoura, sociologue et maître de conférences à l’Université de Bamako. 

Ecoutez l'audio

"Beaucoup de Maliens ont regardé le débat juste pour la situation socio-politique et économique que nous vivons en ce moment. La réponse du Premier ministre par rapport à la sortie de crise avec la Cédéao n’est pas du tout satisfaisante. On ne sait pas ce que nous risquons en restant dans cet enlisement. Tout cela ne me semble pas quelque chose de rassurant pour un peuple qui a besoin de sortir de cette crise parce que beaucoup d’emplois du secteur informel se trouvent handicapés", explique l'universitaire. Fodié Tandjigoura rappelle par ailleurs que sur le plan politique, il y a un manque d’unanimité. 

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La classe politique reste en effet divisée au sujet des réformes devant conduire aux élections, car rien ne garantit que ces réformes aboutissent durant les deux ans, que semblent avoir d’ores et déjà validées unilatéralement les autorités de transition.  

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique