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Maigre victoire...

Christophe Lascombes27 décembre 2012

Aujourd'hui, la presse allemande revient principalement sur la nouvelle Constitution égyptienne approuvée par référendum après une campagne polarisante. Le texte a été ratifié hier par le chef de l'État Mohamed Morsi.

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La nouvelle Constitution ne rassemble pas le pays
La nouvelle Constitution ne rassemble pas le paysImage : DW/Nael Eltoukhy

Pour Die Welt, la révolution égyptienne qui a donné naissance à cette nouvelle Constitution s'inscrit dans la lignée de toutes les grandes révolutions populaires. Pourtant, où ont-elles abouti, ces révolutions ? À un simple transfert du pouvoir et l'arrivée à sa tête d'un général comme Bonaparte, d'un prêtre de l'Apocalypse comme Khomeini, d'un bureau politique comme en Russie ou d'un dictateur comme en Allemagne. Il est difficile de trouver une révolution qui ait tenu ses promesses.Pour die tageszeitung, les islamistes assument désormais la pleine responsabilité politique du pays. Mais s'ils ont remporté jusqu'ici chaque scrutin, leur avance s'est à chaque fois réduite. Maintenant, malgré l'un des leurs à la tête du pays, malgré l'imposition de leur Constitution et leur majorité à la deuxième chambre du Parlement égyptien, ils doivent affronter les 70 % d'abstentionistes du référendum et leurs propres partisans qui n'attendent d'eux que la stabilité économique et l'amélioration de leurs conditions de vie. Leur mandat est donc bien fragile.

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Les islamistes dominent déjà la seconde chambre du Parlement égyptienImage : Reuters

La Frankfurter Allgemeine Zeitung pose la question de la légitimité de ce résultat : avec une participation de 33%, soit un tiers de l'électorat seulement, on ne peut pas parler de triomphe du nouvel ordre démocratique. Il revient maintenant aux islamistes de réussir, avec une politique de réconciliation digne de ce nom, à ne pas creuser plus encore le fossé qui menace l'unité du pays. Être les nouveaux maîtres ne signifie pas étouffer de manière autocratique le pluralisme et l'état de droit.Mohamed Morsi ne parviendra pas à satisfaire les attentes de son peuple, estime la Süddeutsche Zeitung, même si les Frères musulmans disposent d'un solide capital de confiance. Leur popularité s'appuie sur le réseau d'aide sociale tissé pendant ces décennies passées sous le joug de Moubarak. Autre atout, que l'Occident ne mesure pas à sa pleine valeur : les Frères Musulmans ne sont pas corrompus. Pourtant, au plus tard après les prochaines élections législatives prévues en février 2013, Mohamed Morsi devra mettre en place le programme d'austérité et les augmentations d'impôts indispensables au redressement économique du pays. Cela conduira inévitablement à une rapide érosion du capital de confiance dont disposent les islamistes aujourd'hui, conclut le quotidien de Munich.

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Les Égyptiens veulent surtout l'amélioration de leurs conditions de vieImage : AP