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L'UE dévoile son Pacte sur la migration et l’asile

Reliou Koubakin | Avec agences
23 septembre 2020

La présidente de la Commission européenne a défendu la réforme. Les ONG reprochent à Bruxelles d’avoir cédé aux pays hostiles à l’accueil des réfugiés.

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Selon Ursula von der Leyen, l’UE doit sortir de l’impasse actuelle et faire face à la tâche
Selon Ursula von der Leyen, l’UE doit sortir de l’impasse actuelle et faire face à la tâche Image : AFP/J. Thys

Le nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile a été présenté mercredi (23.09.20) à Bruxelles. Le plan très attendu depuis des mois a été plusieurs fois repoussé. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté ce pacte comme un équilibre "juste et raisonnable" entre "responsabilité et solidarité" entre les 27 pays de l’Union européenne.

Lire aussi → Objet de critiques : le pacte sur la migration entre l'Union européenne et le Sénégal

La nouvelle réforme de l’asile doit remplacer le règlement Dublin. Ce dispositif était objet de tensions entre les pays membres de l’UE. Il faisait porter la charge aux pays géographiquement en première ligne des arrivées. Il s’agit notamment de l’Italie et de la Grèce.

La présentation du  Pacte européen sur la migration et l’asile survient une quinzaine de jours après l’incendie du camp de migrants de Moria, sur l’île de Lesbos en Grèce. La solidarité européenne avait alors été mise à rude épreuve.

Que contient le Pacte ?

"Toutes les arrivées seront soumises à de rigoureux contrôles de sécurité sanitaire et de vérification d’identité, ce qui permettra de rediriger immédiatement les personnes vers la procédure appropriée", a déclaré Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne.

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La réforme de l’asile prévoit ainsi un durcissement sur les renvois des migrants irréguliers. Le nouveau Pacte prévoit également des contrôles accrus aux frontières extérieures de l’Union.

La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a fait savoir que l’UE vise "une efficacité accrue dans les retours" des migrants illégaux vers leur pays d’origine.  Un coordinateur va être nommé pour intensifier les négociations avec les pays d’origine.

Les pays de l’UE refusant des demandeurs d’asile en cas d’afflux doivent participer au renvoi, vers leur pays d’origine, des déboutés du droit d’asile depuis le pays européen où ils sont arrivés. Le Pacte propose aussi de mettre à l’abri de poursuites judiciaires, les ONG qui sauvent des migrants en mer.

La réforme révise le principe consistant à confier au premier pays d’entrée d’un migrant, la responsabilité de traiter sa demande d’asile. Les 27 ont ainsi le choix entre accueillir les demandeurs d’asile, "parrainer" le renvoi dans le pays d’origine d’un migrant n’ayant pas le droit de rester dans l’UE ou aider à la construction de centres d’accueil notamment. Mais si un pays de l’UE échoue à renvoyer des migrants dans leur pays d’origine dans les huit mois, ce pays doit les accueillir. 

Selon la commissaire Ylva Johansson, tous les États seront mis à contribution
Selon la commissaire Ylva Johansson, tous les États seront mis à contribution Image : Dursun Aydemir/picture-alliance/dpa

Les critiques des ONG

Les critiques n’ont pas tardé après la présentation du nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile.

Les ONG accusent, en effet, Bruxelles d’avoir cédé aux chantages des pays les plus hostiles dans l’accueil des réfugiés. Il s’agit des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie). L’ONG Oxfam a ainsi accusé la Commission de "s’incliner devant les gouvernements anti-immigrations".

Caritas déplore que les propositions du Pacte européen soient basées sur le cloisonnement et la dissuasion. L’ONG espérait plutôt un partage de responsabilités. Il ne faut pas laisser la solidarité dégénérer en une situation où les États s'entraident dans les déportations, a déclaré le président de Caritas, Peter Neher.