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L'OSC quoi?

1 décembre 2010

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) tient au Kazahkstan son premier sommet depuis onze ans. Cette organisation fondée durant la Guerre froide traverse une profonde crise d'identité.

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Le sommet de l'OSCE se tient à Astana, la capitale du Kazakhstan érigée dans les steppes d'Asie centrale
Le sommet de l'OSCE se tient à Astana, la capitale du Kazakhstan érigée dans les steppes d'Asie centraleImage : DW/M. Bushuev

Pour bien saisir l'enjeu de cette conférence, il faut s'attacher aux déclarations. Au ton triomphal du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev qui, très fier d'avoir réuni les dirigeants des 56 Etats membres de l'OSCE, a déclaré que « ce sommet est le signe de la renaissance » de l'organisation internationale, ont répondu les commentaires plutôt refroidis du président russe Dmitri Medvedev, lequel a affirmé que « l'organisation a commencé à perdre de son potentiel ».

Sans doute saisie par la température glaciale qui régnait à Astana, la nouvelle capitale du Kazakhstan, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a poursuivi sur le même ton, appelant l'OSCE à soutenir davantage les efforts de guerre en Afghanistan et à résoudre les « conflits larvés » dans l'ancienne Union soviétique. Bref, dans ce contexte un peu absurde, où bon nombre de chefs d'Etat – et non des moindres – semblaient se demander ce qu'ils faisaient là, les experts se sont arrachés les cheveux pour donner un nouveau souffle à l'OSCE.

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev accueillant la secrétaire d'Etat Hillary Clinton
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev accueillant la secrétaire d'Etat Hillary ClintonImage : DW/Esther Broders

Combien de divisions ?

La difficulté principale se résumant finalement à trouver des missions à cette organisation qui ne dispose d'aucun bras armé. Mais pour Wolfgang Zellner, de l'Institut pour la paix et la sécurité, basé à Hambourg, l'OSCE peut tout à fait trouver sa place dans le monde actuel : « Nous avons tout d'abord une série de conflits non résolus comme en Moldavie-Transnistrie, en Géorgie ou dans le Nargorny-Karabach. Ces conflits, nous voulons les résoudre avec des moyens civils et l'OSCE y travaille dans toutes ces régions. Enfin, nous avons aussi toute une série de problèmes transnationaux comme le terrorisme, le trafic de drogues et la criminalité organisée. Ce sont aussi des enjeux pour lesquels nous n'avons pas besoin de soldats mais de policiers. »

L'OSCE, combien de divisions ? pour reprendre la célèbre formule de Staline à propos du Vatican. Mais lorsque ces conflits larvés sont abordés avec la Russie – en particulier dans le cas de la Géorgie – alors les différences entre Moscou et les capitales occidentales sont palpables. Ce qui prouve qu'au-delà des grandes déclarations sur le terrorisme ou le trafic de drogues, dès que l'OSCE veut aborder des questions précises, elle ne parvient encore à aucun résultat concret.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot