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L'opposante Nathalie Yamb expulsée de Côte d'Ivoire

Georges Ibrahim Tounkara
3 décembre 2019

Nathalie Yamb, suisso-camerounaise et conseillère de Mamadou Koulibaly, fondateur du parti Liberté et démocratie pour la République, a été convoquée à la Police avant d'être expulsée lundi (2 décembre).

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Berlin | Nathalie Yamb Exekutivberaterin der Partei Freiheit und Demokratie für die Republik (LIDER) in Côte d'Ivoire
Image : DW/E. Topona

L'opposante Nathalie Yamb interpellée par la police ivoirienne

L’expulsion de la militante helvético-camerounaise Nathalie Yamb, du parti d'opposition ivoirien Lider, survient quelques semaines après son intervention très remarquée contre la "Françafrique" à Sotchi ,lors du sommet Russie-Afrique.

Toute la journée de lundi, la confusion a régné sur le sort de la militante convoquée à la préfecture dans la matinée. Elle y a passé la journée sans pouvoir communiquer avec ses proches.

Etrangère

"Ils l'ont mise dans l'avion pour Zurich avec un changement à Paris. Elle a découvert sa destination à l'aéroport. On a pu lui parler brièvement. On lui reproche une "activité incompatible avec l'intérêt national, nous a-t-elle dit", a  déclaré Mamadou Koulibaly.

Le président du parti Lider ajoute : "On lui dit qu'elle est une étrangère qui fait de la politique en Côte d'Ivoire, qu'elle critique trop les autorités, que c'est un trouble à l'ordre public. Normalement, il devrait y avoir un procès. Mais ils s'abritent derrière un acte administratif et même si on fait un recours, cela prendra plusieurs mois".

Xénophobe

Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale, "l’histoire retiendra que le président Alasssane Ouattara qui a fait sa carrière sur des accusations de xénophobie à son égard est lui-même un xénophobe. Rien n'interdit à un étranger de faire de la politique. Il est simplement interdit d'être président d'une formation politique", a poursuivi Mamadou Koulibaly rappelant que Mme Yamb était installée en Côte d'Ivoire depuis de nombreuses années. 

Elle y a travaillé pour un groupe de téléphonie avant de "s'investir pleinement dans cette lutte que nous menons pour une nouvelle Afrique, l'émancipation de ses peuples". "Son combat ne s'arrête pas à Abidjan. Sur le Franc CFA, pour la démocratie, pour les droits de l'Homme, contre les bases militaires que nous avons de plus en plus de mal à accepter. Nous tenons des propos véhéments, durs, mais c'est notre fonction d'opposition politique", a conclu celui qui est candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020.

Pour écouter l’intégralité de l’interview, cliquez sur la photo (ci-dessus)

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle