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L'Italie dégradée à son tour

20 septembre 2011

La zone euro se retrouve de nouveau dans la tourmente des marchés. Alors que la Grèce est au bord de la faillite, c'est au tour de l'Italie maintenant de voir sa note dégradée par l'agence de notation Standard & Poor's.

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Le déficit public de l'Italie représente 120% de son PIB
Le déficit public de l'Italie représente 120% de son PIBImage : picture alliance/dpa

Si vous avez aimé la crise grecque vous adorerez sa version italienne. Car si l'Europe se débat depuis un an et demi pour résoudre la crise de la Grèce, elle est incapable de prendre des décisions fermes pour rassurer les marchés. Pourtant, la dette de la Grèce s’élève à seulement 500 milliards d'euros environ. C'est relativement peu pour une zone économique qui représente dans son ensemble la première puissance mondiale.

Alors que l'Italie c'est plus sérieux : une dette de 1.900 milliards d'euros, quasiment quatre fois plus que la Grèce. Si l'Italie chutait, si la troisième puissance économique de la zone euro se retrouvait au tapis, alors la monnaie unique ne s'en remettrait sans doute pas. C'est pourquoi la dégradation de la note de l'Italie par Standard & Poor's n'est peut-être pas une grande surprise, mais c'est en tous cas une vraie mauvaise nouvelle.

Le ministre des finances grecs Evagelos Venizelos à Athènes hier
Le ministre des finances grecs Evagelos Venizelos à Athènes lundiImage : dapd

Frasques de Berlusconi

Face à cela, le gouvernement italien a dénoncé cette dégradation qu'il juge politique. L'Italie souligne la part d'irrationnel dans les décisions des agences de notations. D'autant que Rome vient juste de présenter, il y a moins d'une semaine, un plan d'économies de 50 milliards d'euros. Mais du côté de Standard & Poor's, on indique que les perspectives de croissance sont trop faibles en Italie et que la fragilité de la majorité et les frasques politiques de Silvio Berlusconi ne font qu'aggraver la situation.

Pendant ce temps, la Grèce doit à tout pris convaincre de ses bonnes intentions la troïka : à savoir l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Lundi, une première conférence téléphonique a eu lieu. Une autre doit suivre mardi après-midi. L'enjeu est simple : Athènes doit prouver qu'il est bien décidé à mettre en œuvre les réductions prévues dans la fonction publique sans quoi la troïka refusera de lui verser une enveloppe de huit milliards d'euros qui est une tranche de l'aide accordée l'année dernière à la Grèce. Sans ce nouveau versement, la Grèce se retrouvera tout bonnement en cessation de paiement le mois prochain.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Konstanze von Kotze