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L'Europe en crise reçoit son Prix Nobel

Anne Le Touzé11 décembre 2012

Deux sujets principaux en Une des journaux : la remise, controversée, du prix Nobel de la Paix à l'Union européenne, et l'annonce de la fermeture en 2016 de l'usine Opel à Bochum, dans l'ouest de l'Allemagne.

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Image : Reuters

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il est compréhensible que l'attribution du prix Nobel de la Paix à l'Union européenne soit sujette à des critiques. Pour certains, l'Europe ne fait pas assez pour les droits de l'Homme, pour d'autres, elle n'a pas réussi à s'imposer en « véritable puissance », y compris militaire... D'aucuns voient « Bruxelles » comme un épouvantail bureaucratique qui restreint leurs libertés individuelles. Ou encore, certains reprochent à l'Union de vouloir sacrifier les acquis sociaux au nom du néolibéralisme. Mais en ces temps de crise, quel pays d'Europe peut aujourd'hui prétendre qu'il s'en sortirait mieux tout seul plutôt qu'en commun, s'interroge le journal ?

Die Welt rappelle les origines du projet européen : « un pari audacieux » de voir d'anciennes nations ennemies bâtir un avenir commun. À l'époque, l'Europe s'est construite sur la confiance mutuelle. Aujourd'hui, l'Union européenne vit la plus grave crise de confiance de son histoire. Les pays créanciers ne croient plus aux promesses de leurs partenaires endettés. Et des phénomènes tels que le retour de Silvio Berlusconi en Italie renforcent la défiance envers les pays du sud et la capacité de leurs populations à résister aux promesses populistes. Pour le quotidien, il faut rétablir cette ressource essentielle qu'est la confiance. Cela passe par une bonne gouvernance durable et des institutions européennes fortes.

Pendant que l'Europe politique est célébrée à Oslo, un ancien fleuron de l'Europe économique continue sa dégringolade... « Opel laisse mourir son usine de Bochum » titre la Süddeutsche Zeitung avec amertume. Après des années de lutte, le sort de l'usine est désormais scellé : elle mettra la clé sous la porte en 2016. La pilule est difficile à avaler, d'abord pour les 3.000 salariés de Bochum qui ont fait ces dernières années d'énormes sacrifices pour garantir leur emploi, en vain. Elle est également amère pour la région de la Ruhr qui croyait avoir réussi sa reconversion de bassin minier en pôle industriel. Il y a 50 ans, l'implantation d'Opel à Bochum représentait l'avenir. La fermeture de l'usine, précédée de celle de Nokia, montrent que le changement structurel est tout sauf durable.

C'est la fin pour l'usine de Bochum et ses 3.000 ouvriers
C'est la fin pour l'usine de Bochum et ses 3.000 ouvriersImage : AP

Selon die tageszeitung, le déclin du constructeur automobile est le résultat d'une mauvaise gestion chronique de la part de sa maison mère General Motors, qui ne l'a pas autorisé à s'ouvrir aux nouveaux marchés asiatiques. Dans le même temps, les ventes de voitures ont dramatiquement chuté en Europe. Pour la taz, cet effondrement est directement lié aux politiques d'austérité imposées dans les pays européens. Les ouvriers d'Opel Bochum sont donc les premières vraies victimes de la crise de l'euro en Allemagne.