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L'Europe divisée sur l'accueil des migrants

Sandrine Blanchard7 septembre 2015

La politique à mener vis-à-vis des migrants fait éclater les divisions entre les vingt-huit Etats membres de l'UE. Des quotas seront définis dans la semaine par la Commission européenne.

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Freiwillige Helfer Flüchtlinge Konvoi von Ungarn nach Österreich
Image : DW/A. Shields

Toujours pas de décision commune, en Europe, concernant l'accueil des migrants. Les pays s'organisent en regroupements géographiques, selon leurs intérêts particuliers. Le droit communautaire ne prime pas sur la question, et les gouvernements sont tiraillés entre la pression des autres Etats membres, l'urgence humanitaire et l'opinion publique. Petit tour d'horizon des positions au sein de l'Union européenne.

Angela Merkel enjoint les autres Etats européens à assumer leurs responsabilités
Angela Merkel enjoint les autres Etats européens à assumer leurs responsabilitésImage : AFP/Getty Images/T. Schwarz

L'Allemagne devrait accueillir des réfugiés supplémentaires

L'Allemagne est le pays qui accueille cette année le plus de migrants en nombre absolu. 110 350 demandes d'asile ont été enregistrées entre janvier et avril dernier. D'ici la fin de l'année, 200 000 personnes pourraient déposer une demande en Allemagne.

Mais, au premier trimestre 2015, c'est la Hongrie qui est le principal pays d'accueil si l'on considère la proportion de demandeurs au prorata de la population totale, avec un peu plus de 4 demandes déposées pour 1000 habitants. L'Allemagne arrive à la quatrième place, derrière la Hongrie, donc, la Suède et l'Autriche, d'après des données publiées par Eurostat.

Les populations plus solidaires que les Etats

Depuis quelques jours, les opérations de solidarité spontanée se multiplient dans l'Union européenne, mais les gouvernements sont souvent frileux. Plusieurs pays d'Europe de l'Est ont ainsi indiqué préférer accueillir des chrétiens, dans le cadre d'un éventuel plan de répartition européen. C'est le cas de Chypre, de la Slovaquie ou de la République tchèque par exemple. Mais pour l'instant, ces pays refusent l'instauration de quotas de répartition.

Deutschland Ankunft von Flüchtlingen in München
La solidarité s'organise de façon souvent informelleImage : Getty Images/AFP/P. Stollarz

En Hongrie, le gouvernement de droite populiste dirigé par Viktor Orban a déjà fait construire une barrière de 175km le long de sa frontière avec la Serbie. En fin de semaine dernière, le Parlement a pris de nouvelles mesures hostiles aux migrants, qui prévoient notamment le déploiement de l'armée ou une pénalisation de l'immigration clandestine.

Longtemps muettes sur le sujet, les autorités françaises se disent prêtes quant à elle à accueillir 24 000 migrants. La Grande-Bretagne, elle, critique la libre-circulation en Europe. L'Italie a décidé de restaurer temporairement des contrôles à ses frontières.

Les principaux pays d'origine des migrants qui arrivent en Europe sont d'abord la Syrie, puis l'Afghanistan, le Kosovo et l'Erythrée, suivis de la Serbie, de l'Irak et du Nigeria.

Ungarn Roszke Flüchtlinge Ausbruch Registrierungszentrum
A la frontière entre la Hongrie et la SerbieImage : Reuters/Stringer

Des mesures annoncées mercredi

Le 14 septembre, une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur des Vingt-Huit est prévue. Le choix de ces ministères pour trancher sur la question laisse à penser que la réponse européenne aux migrants sera essentiellement de nature sécuritaire…D'ailleurs les procédures d'expulsions de ceux dont le dossier aura été refusé devraient être facilitées.La Commission dévoilera dans la semaine son nouveau plan de répartition dans les détails, qui devrait comprendre un système de quotas.