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L'Ethiopie dit "contrôler" la région du Tigré

Hugo Flotat-Talon | Avec agences
29 novembre 2020

Les tirs se sont poursuivis ces dernières heures en Ethiopie, alors que le gouvernement central assure contrôler Mekele.

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La ville de Mekele en janvier 2020
La ville de Mekele, ici photographiée en janvier, compte 500.000 habitantsImage : EDUARDO SOTERAS/AFP

De nouveaux tirs de roquettes ont touché Asmara, la capitale erythrénne dans la nuit de samedi à dimanche. Des roquettes tirées depuis la région du Tigré. "Dix explosions ont eu lieu à Asmara", confirme l'ambassade américaine sur son site Internet. Le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), en conflit avec le gouvernement central éthiopien, accuse les autorités d'Asmara de soutenir l'armée éthiopienne. Quelques heures plus tôt, le gouvernement éthiopien affirmait "contrôler" la région dissidente et sa capitale Mekele.

Situation confuse

Des informations très difficiles à vérifier ce dimanche. Mais un porte-parole de l'armée fédérale éthiopienne indique à l'Agence France Presse que les opérations en cours au Tigré se déroulent "très bien". Des opérations lancées jeudi. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait alors ordonné à l'armée d'enclencher la "dernière phase" de l'intervention démarrée le 4 novembre. L'objectif affiché était alors de remplacer les autorités locales par des "institutions légitimes".

Lire aussi → Les raisons de l'escalade du conflit au Tigré

Samedi soir, Abiy Ahmed réaffirmait lui aussi sur Twitter que l'armée avait pris Mekele et "mené à bien et terminé les opérations militaires dans la région du Tigré".

Des milliers de civils en fuite

Les inquiétudes concernant les civils se sont mulitpliées depuis plusieurs jours, alors que des dizaines de milliers de personnes ont déjà fui vers le Soudan voisin. Abiy Ahmed a tenté de rassurer sur Twitter samedi soir. "Nous avons maintenant devant nous la tâche critique de reconstruire ce qui a été détruit, de réparer ce qui a été endommagé, de faire revenir ceux qui ont fui, avec comme principale priorité le retour à la normale pour le peuple de la région du Tigré", a-t-il écrit.

Quelle réaction dans la population ?

Des militaires éthiopiens près de la région du Tigré, dans une vidéo publiée par l'agence de presse éthiopienne le 16 novembre
Des militaires éthiopiens près de la région du Tigré, dans une vidéo publiée par l'agence de presse éthiopienne le 16 novembreImage : Ethiopian News Agency/AP/picture alliance

Ce dimanche l'Agence France Presse rapporte que la télévision tigréenne "semblerait avoir entièrement interrompu ses programmes". Elle indique également que certains leaders tigréens sont injoignables. Samedi soir un de ces leaders du TPLF, Debretsion Gebremichael, assurait à l'agence Reuters "que les forces du TPLF continueraient à se battre".

"La suite est incertaine", confirme ce dimanche Murithi Mutiga, de l'International Crisis Group à l'agence de presse allemande DPA. Le TPFL disposerait selon-lui de ressources pour continuer le combat. "Et de nombreuses personnes au Tigré se sont senties marginalisées par le gouvernement d'Abiy Ahmed." Ainsi, même si les combats cessaient, pas sûr que le gouvernement central puisse reprendre le contrôle et pacifier la région si facilement. "La question centrale est de savoir si les habitants du Tigré peuvent être convaincus qu'ils appartiennent à l'Ethiopie", conclut Murithi Mutiga.