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Les États-Unis et la "ligne rouge" syrienne

Christian Ignatzi, Philippe Pognan23 août 2013

« Le recours à des armes chimiques en Syrie marquerait le franchissement d'une ligne rouge. » Tel était l'avertissement formulé en août 2012 par le président américain à l'encontre du régime syrien.

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Un militant d'opposition à la recherche d'échantillons pour prouver l'usage d'armes chimiques
Un militant d'opposition à la recherche d'échantillons pour prouver l'usage d'armes chimiquesImage : Reuters

Aujourd'hui, après un massacre présumé aux armes chimiques mercredi, à l'est de Damas, l'opposition républicaine critique le président démocrate Barack Obama et lui reproche de ne pas faire suivre son avertissement de conséquences.

Le sénateur républicain John McCain tire à boulets rouges sur l'administration Obama
Le sénateur républicain John McCain tire à boulets rouges sur l'administration ObamaImage : REUTERS

Le sénateur républicain McCain a ainsi déclaré que « la tuerie continue en Syrie, Assad reste au pouvoir et apparemment il continue d'utiliser des armes chimiques contre des civils ». Selon McCain, le président syrien Bachar al-Assad interprèterait le manque de réaction de Washington comme un "feu vert" pour tuer son peuple avec des armes chimiques.

Et comme McCain, d'autres républicains et certains démocrates ont de nouveau réclamé des frappes militaires limitées sur la Syrie, ainsi qu'une zone d'exclusion aérienne et la fourniture d'armements adéquats aux rebelles.

Les Américains lassés par les opérations militaires

Mais de nombreux politiciens et analystes politiques sont critiques envers l'option militaire pour résoudre le conflit syrien. Ainsi, Josef Janning de la DGAP, la Société allemande pour la politique étrangère :

« L'idée qu'en intervenant militairement dans d'autres parties du monde, on pourrait créer une société pacifique, démocratique et économiquement prospère, est fausse. L'expérience l'a montré, cela ne marche pas ! »

Il faut dire qu'après les expériences des dernières interventions militaires à l'étranger, comme en Somalie, en Irak,ou en Afghanistan, une majorité d'Américains - qu'ils soient simples citoyens ou politiciens - sont lassés des opérations militaires. Des opérations qui coûtent cher, en vies humaines et en dollars. Omid Nouripour, du Parti des Verts allemands et membre du groupe parlementaire pour les relations germano-américaines au Bundestag :

Pour l'instant, Barack Obama reste prudent sur la question des armes chimiques
Pour l'instant, Barack Obama reste prudent sur la question des armes chimiquesImage : Reuters

« Les États-Unis ne veulent pas entrer en guerre pour le moment. D'une part, les Américains sont vraiment lassés des guerres et, d'autre part, ils n'ont simplement pas les moyens de financer une intervention d'envergure en Syrie. »

Par ailleurs, l'administration Obama redoute de graves conséquences pour la stabilité de toute la région en cas d'intervention militaire, même limitée.

Enquêtes sur les armes chimiques

Jusqu'ici, les accusations de l'opposition syrienne affirmant que les forces loyalistes ont tué des centaines d'habitants à l'arme chimique n'ont pas encore pu être confirmées de source indépendante. Le régime de Bachar al-Assad à Damas dément, lui, formellement toute utilisation d'armes chimiques.

La communauté internationale demande que les experts de l'ONU actuellement présents en Syrie corroborent sur place les accusations de l'opposition sur le recours présumé à des armes chimiques et le président Barack Obama a demandé à ses services de renseignement d'enquêter.