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Les Tunisiens se rendent aux urnes pour construire l'après-Ben Ali

23 octobre 2011

Sept millions d'électeurs tunisiens doivent élire dimanche une Assemblée constituante. Il s'agit de la première élection libre depuis l'indépendance de la Tunisie en 1956. Un scrutin qui fait naître beaucoup d'espoir.

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Plus de 100 partis politiques sont représentés lors de ce scrutinImage : DW/Mabrouka Khedir

Le 14 janvier dernier, le président Zine el-Abidine Ben Ali quittait le pouvoir, chassé par la colère du peuple tunisien. C'était le premier succès du "Printemps arabe", qui allait voir la chute de Hosni Moubarak en Egypte et des révoltes populaires éclater en Syrie, en Libye, à Bahreïn, ou encore au Yémen.

Tunesien Massendemonstrationen gegen Präsident Zine El Abidine Ben Ali in Tunis
Plusieurs semaines de manifestations avaient poussé le président Ben Ali à fuir vers l'Arabie SaouditeImage : AP

Neuf mois après ce 14 janvier, les Tunisiens sont appelés aux urnes dimanche pour élire une Assemblée constituante. Il s'agit de la première élection démocratique dans le pays depuis l'indépendance en 1956. En effet, sous Ben Ali, les élections n'étaient qu'une formalité. Il était systématiquement réélu à une écrasante majorité. Sous son prédécesseur, le président Habib Bourguiba, il n'y avait souvent même pas d'élection.

La donne a changé. Plus de 100 partis politiques prennent part au scrutin de dimanche. Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures, heure locale et on a signalé de longues files d'attente un peu partout dans le pays. Notre collègue Marc Dugge était présent à l'ouverture du bureau de vote de la Rue de Marseille, à Tunis. Il y a rencontré Mourad qui attendait là depuis une heure et demie :

« J'avais hâte de voter, parce que c'est la première fois de ma vie où je vais voter. Je n'ai jamais pu le faire, je n'ai jamais pu participer à ce qui se passait dans mon pays. On ne m'a jamais demandé mon avis et on n'en a jamais tenu compte lorsque je l'ai exprimé. »

Tunesien Rachid Ghannouchi
Rached Ghannouchi, le leader d'Ennahda a tenté de rassurer sur les intentions de son partiImage : picture alliance/abaca

Quelle place pour les islamistes ?

L'une des grandes interrogations sera le score du parti islamiste Ennahda, considéré comme la formation politique susceptible de rassembler le plus grands nombre de voix. Ennahda, durement réprimé sous l'ancien régime, se présente comme un mouvement modéré, citant en exemple le parti au pouvoir en Turquie, l'AKP. Ses responsables ont souhaité la formation d'un gouvernement de large union.

L'Assemblée qui sera élue à l'issue du scrutin aura 12 mois pour élaborer la nouvelle Constitution du pays et préparer des élections législatives et présidentielles. Elle devra également désigner un nouveau gouvernement et un président. Le président intérimaire Foued Mebazaa a annoncé qu'il se retirerait définitivement de la vie politique dès la désignation de son successeur.

Deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, prévue à 19 heures, heure locale, le taux de participation approchait les 70%, d'après le président de la Commission électorale indépendante, Kamel Jendoubi. Il a ajouté que les résultats définitifs, qui devaient initialement être connus lundi, seront annoncés officiellement mardi après-midi.

Ecoutez ci-dessous le point sur cette journée de vote avec notre correspondante à Tunis, Lea-Lisa Westerhoff, à 17 heures, temps universel.

Auteurs : Sébastien Martineau, Marc Dugge (avec AFP, Reuters, DPA)
Edition : Moulay Abdel Aziz