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Les Tunisiens fuient leur pays

14 février 2011

5 000 réfugiés sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa. Cet afflux est la conséquence de la quasi-disparition des contrôles le long des côtes tunisiennes. Le gouvernement italien réclame l'aide de l'Europe.

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Des réfugiés tunisiens arrivent samedi sur l'île de Lampedusa
Des réfugiés tunisiens arrivent samedi sur l'île de LampedusaImage : picture alliance/dpa

C'est la situation la plus grave depuis longtemps sur l'île de Lampedusa. Près de 5 000 réfugiés, tunisiens pour la plupart, sont arrivés depuis quelques jours : c'est plus qu'au cours de toute l'année 2010 et c'est aussi plus que la population de l'île qui comprend environ 4 000 habitants. « J'ai étudié l'anglais pendant trois ans, j'ai un diplôme et jusqu'à présent je n'ai pas de boulot. Donc je vais essayer de tenter ma chance ici en Europe », a déclaré un jeune Tunisien à nos confrères de Deutsche Welle-TV, illustrant ainsi le fait que ceux qui quittent leur pays le font pour des raisons plus économiques que politiques.

Le ministre de l'Intérieur italien, Roberto Maroni, a proposé dimanche de déployer des policiers italiens en Tunisie. Mais Tunis a rejeté toute ingérence comme il avait rejeté début janvier une proposition similaire de Michèle Alliot -Marie, la ministre française des Affaires étrangères, laquelle souhaitait envoyer des policiers français face aux manifestants de la « révolution du Jasmin ».

Les autorités sont dépassées et la plupart des réfugiés ne peuvent bénéficier d'un centre d'accueil
Les autorités sont dépassées et la plupart des réfugiés ne peuvent bénéficier d'un centre d'accueilImage : AP

Infiltration de terroristes

Roberto Maroni est un « dur » en matière d'immigration, il est membre du parti d'extrême-droite de la Ligue du nord et na pas hésiter à noircir le tableau : "Le plus inquiétant est qu'il y a des dizaines de milliers de personnes qui sont prêtes à partir depuis la côte tunisienne. Le gouvernement tunisien n'est plus en mesure de contrôler la situation et le danger est grand qu'une véritable crise humanitaire touche les côtes italiennes au cours des prochains jours."

Rome a appelé Bruxelles à l'aide en réclamant l'intervention de l'agence de contrôles des frontières Frontex. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton est d'ailleurs en Tunisie aujourd'hui. Enfin, semblant ne reculer devant rien pour alerter les Européens, Roberto Maroni a dit redouter des « infiltrations de terroristes » parmi les migrants. Un argument accueilli avec scepticisme à Bruxelles.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Ibrahim Tounkara