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Les Roms menacés en Europe

29 septembre 2011

Les Roms premières victimes de la récession économique: les responsables politiques européens ne trouvent pas de solution pour cette minorité marginalisée et qui exaspère les populations locales.

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epa02698187 Temporary commander of the Hungarian far right paramilitary group "Defence Force" Tamas Eszes (L) talks on his mobile phone next to his comrade David Toth on a property near the Roma or Gypsy neighbourhood of Gyongyospata as they prepare to set up a military training camp for the coming weekend in this village some 80 kms northeast of Budapest, Hungary, 22 April 2011. Because of the camp 276 Roma or Gypsy women and children were evacuated from the village in the morning. EPA/AKOS TREBA HUNGARY OUT +++(c) dpa - Bildfunk+++
Les attaques contre les Roms se multiplient en Hongrie comme en République Tchèque ou en BulgarieImage : picture-alliance/dpa

Dans l'actualité

Alle Fotos habe ich gemacht am 18.09.2011 in Bonn und stelle ich der DW kostenfrei zur Verfügung, Zoran Arbutina. Bildbeschreibung: Teilnehmer der Podiumsdiskussion "Ungarn - wohin?"(Journalist Robert Schwartz, Publizist Paul Lendvai, Dirigent Ivan Fischer) Stichworte: Ungarn, Beethovenfest, Fischer, Schwartz
La chancelière Angela Merkel peut être satisfaite: sa politique européenne a été largement approuvée au BundestagImage : picture alliance/dpa

L'Europe a poussé un véritable "ouf" de soulagement cette semaine avec le "oui" franc et massif (523 voix favorables, 85 voix contre et 3 abstentions) des députés allemands pour l'élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). La Grèce peut respirer. La Commission européenne a salué ce feu vert allemand. Mais pour autant tous les obstacles ne sont pas levés puisque parmi les 6 pays restant qui doivent encore se prononcer figure la Slovaquie. Un petit pays qui estime être plus pauvre que la Grèce et dont une partie de la population ne veut pas participer au Fonds de stabilité. Bratislava a fixé le 11 octobre comme date butoir pour la ratification mais l'opposition d'un parti de la coalition au pouvoir en rend l'issue incertaine. Les Finlandais quant à eux, longtemps réticents, vont probablement voter pour l'élagissement du Fonds mais ils montrent de moins en moins d'enthousiasme pour aider les pays en difficulté. Notamment depuis que le parti eurosceptique des "Vrais Finlandais" a obtenu un succès électoral aux législatives. Et à Tallin, en Estonie, à l'extrême nord-est de l'Europe, la date du 27 septembre a été repoussée. L'opposition estime qu'il faut d'abord modifier la loi de finance du pays. Bref, il y a encore fort à faire.. . Pendant ce temps-là les marchés mettent à mal l'Italie : le remboursement de sa dette colossale de 1.900 milliards d'euros, soit environ 120% du PIB lui coûte de plus en plus cher. Bref, la zone euro est toujours malade et certains de ses membres perdent leur goût pour cette monnaie commune : plus de 50% des Danois sont désormais opposés à l'euro...

Roms déplacés et menacés

Il n'aura fallu que deux incidents, deux bagarres, au mois d'août, pour qu'une petite région tchèque à la frontière allemande devienne le théâtre de régulières manifestations anti-Roms. Cette région de Bohême du nord, habitée par les Allemands des Sudètes avant la guerre, est en train de devenir le symbole de l'échec des politiques entreprises après la chute du communisme pour faire en sorte que la population rom ne soit pas marginalisée. Reportage en Bohême du nord signé Alexis Rosenzweig

Où va la Hongrie?

Beethovenfest Ungarn - wohin?
Une discussion passionnée, un pays où les droits des minorités sont menacés, la Hongrie était en débat à BonnImage : DW

La Hongrie, petit pays de 10 millions d'habitants, situé au cœur de l'Europe, a dirigé les destinées de l'UE pendant six mois jusqu'en juillet 2011. Pourtant l'Europe s'interroge sur l'état de la démocratie de ce pays membre de la famille européenne depuis 2004.

Une nouvelle constitution est entrée en vigueur depuis peu, prônant des valeurs très conservatrices, restreignant les pouvoirs de la Cour constitutionnelle en matière sociale et économique et modifiant le mode de nomination à la tête des grandes institutions de l'Etat. Une loi répressive sur la presse, instituant notamment une sorte de censure, n'a été amendée que sous la pression des Etats membres de l'UE. Quant aux minorités, notamment les Roms, elles sont régulièrement en butte à des attaques des milices d'extrême droite. «Où va donc la Hongrie ? » se demandent de nombreux européens et c'était également le thème d'une discussion dans le cadre du festival « Beethoven » à Bonn. Compte-rendu avec les sons réunis par notre confrère Zoran Arbutina...

Nationalisme renaissant

La crise d'identité qui secoue la Hongrie actuelle remonte loin dans l’histoire, jusqu’au Traité de Trianon, qui en avril 1920 a amputé la Hongrie des 2/3 de son territoire. Une perte due à la défaite de 1918 - et qui d'après les spécialistes présents, n’aurait jamais été réellement analysée et digérée. Mais le choc principal est celui de la chute du rideau de fer en 1989, car d’après Ivan Fischer, chef de l’orchestre du Festival de Budapest, les Hongrois se sont nourris d'illusions : «C’est comme une drogue, c’est très dangereux. Les gens rêvent de certains objectifs nationaux irréalistes. Et quelqu’un peut arriver et proposer cette drogue à la population... »

Cette drogue a un nom, d’après Magdalena Marsovszky, professeur à Fulda. Elle s'appelle « nationalisme ». Elle en explique les composantes : «La croyance à la nation, au peuple, à l’identité nationale »

Gyöngyöspata,
A Gyöngyöspata femmes et enfants Roms fuient les menaces des milices d'extreme droite.Image : AP

Voilà ce qui domine aujourd’hui le discours national hongrois. Conséquence de cette « magyarisation » - du nom des premiers habitants de ce pays - la société hongroise pratique l’exclusion de ceux qui ont une autre origine. Et en Hongrie, ce sont principalement les Roms. Ils sont entre 500 000 et 700 000 personnes, ils sont souvent pauvres. Le parti d’extrême droite Jobbik, qui est partisan d’une politique ouvertement anti-Rom, a obtenu 17% des voix aux dernières élections d’avril 2010. Régulièrement, des violences contre les Roms sont commises. Dans la petite ville de Gyöngyöspata, dans le nord est de la Hongrie, une milice d’extrême droite a terrorisé les villageois, sans que la police locale n’intervienne. Le gouvernement de Victor Orban a interdit ces patrouilles mais les menaces continuent. Pourtant les Roms font partie intime de la culture et de l’identité hongroise. Les grands musiciens du pays s’en sont largement inspiré, comme Johannes Brahms ou Franz Liszt pour ne citer que quelques noms. « Ce sont des trésors culturels de l’Europe » souligne Ivan Fischer qui est également chef de l’orchestre national symphonique de Washington :« Je trouve que l’influence de la population Rom est très bénéfique pour la Hongrie, cela enrichit le pays. Et lorsque des gens s’insurgent contre les Roms, les Sinti ou les Tsiganes, c’est tout simplement une manifestation de haine primitive contre le voisin ou de jalousie. »

En toile de fonds, il faut bien rappeler que la Hongrie a été la première touchée par la crise économique. Dès octobre 2008, elle avait dû appeler au secours le FMI. Aujourd’hui la croissance est atone. Et la Hongrie risque d’avoir du mal à rembourser ses dettes. Le climat général risque de ne pas s’améliorer. De quoi inquiéter la minorité Rom…

Auteur: Elisabeth Cadot, Zoran Arbutina
Edition: Sébastien Martineau

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