Les raisons de la "Poutinophilie" en Afrique | PROGRAMME | DW | 01.04.2022
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PROGRAMME

Les raisons de la "Poutinophilie" en Afrique

Depuis le début de la guerre en Ukraine, une partie de l’opinion africaine apporte son soutien à Vladimir Poutine. Le président russe est en effet considéré par certains comme le rempart contre l'arrogance et la domination des Occidentaux. Nous en débattons cette semaine sous l'Arbre à Palabres avec nos invités.

Début mars, l'Assemblée générale  de l’Onu a adopté à une écrasante majorité une résolution qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".

Sur les 193 membres de l’ONU, 141 pays ont  approuvé la résolution intitulée "Agression contre l’Ukraine", cinq s’y sont opposés. Il s’agit de la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie. 

Vladimir Poutine et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi en octobre 2019

Vladimir Poutine et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi en octobre 2019

35 pays se sont abstenus, dont la Chine. En Afrique, des pays comme l’Algérie, le Burundi, la République Centrafricaine, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan et l’Angola ont aussi choisi l’abstention. Tandis que la Guinée, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun et le Maroc ont décidé de ne pas participer au vote.

En décidant de s’abstenir, les douze pays africains ont choisi de soutenir l’envahisseur russe, avaient réagi certains analystes. Alors que d’autres ont compris la position de ces pays abstentionnistes, qui s’inscrit dans le droit fil du principe de non alignement de l’Afrique pendant la période de la guerre froide.

Poutinophilie ?

 Alors que la guerre battait son plein, le 4 mars, à Bangui, la capitale de Centrafrique, certains habitants ont manifesté leur soutien à l’invasion russe de l’Ukraine. Sur les réseaux sociaux, le mouvement de sympathie envers Vladimir Poutine, va crescendo.

Faustin-Archange Touadéra et Vladimir Poutine

Faustin-Archange Touadéra et Vladimir Poutine

 Le président russe  est en effet considéré par une partie de l'opinion africaine comme le rempart contre l'arrogance et la domination des occidentaux.    De plus, certains intellectuels africains, et les "influenceurs" pro-Poutine du continent :  le franco-béninois Kemi Seba  et  la Suissesse d’origine camerounaise Nathalie Yamb affichent ouvertement leur soutien à la guerre menée par Vladimir Poutine en Russie.

Cette "Poutinophilie" ne surprend guère. Car, la Russie a accru depuis plusieurs années son influence  militaire et diplomatique dans beaucoup de pays africains, par la signature d'une vingtaine d’accords de coopération militaire avec des pays africains comme le Tchad, l'Algérie, le Mali, la République centrafricaine, le Cameroun ou encore le Soudan. Moscou est aussi présente en Afrique dans le secteur de la vente d'armes de guerre mais aussi par la présence controversée du groupe paramilitaire Wagner.

De plus, en 2018, les échanges commerciaux entre la Russie et le continent africain ont atteint 20 milliards de dollars, soit 17,2 % de plus que l’année précédente.

Le président russe entretient de relations étroites avec beaucoup de dirigeants africains

Le président russe entretient de relations étroites avec beaucoup de dirigeants africains

Qu'est-ce qui explique le soutien affiché d'une partie de l'opinion publique africaine à Vladimir Poutine? Nous en débattons avec nos invités.  

Nos invités sont :
 
- Emmanuel Dupuy, président  de l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE).
 
- Yves Ekoué Amaïzo, économiste, Directeur de Afrocentricity Think Tank, un groupe d'influence et de réflexion sur l'Afrique. 
 
- Boubacar Ba, chercheur au centre d'analyse sur la gouvernance et la  sécurité au Sahel à Bamako.


Cliquez sur l'audio (au dessus), pour écouter l'intégralité du débat.