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Les mots de trop d'Erdogan

Eléonore d'Andlau-Hombourg
21 mars 2017

Angela Merkel n'a pas du tout apprécié que le président turc l'accuse de recourir à des "pratiques nazies". Quel était le sens de ces accusations et pourquoi les Allemands sont-ils aussi sensibles sur cette question?

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Türkei Tayyip Erdogan in Istanbul
Image : Reuters/M. Sezer

"Depuis 1945, l'Allemagne a complètement changé"

Le parti au pouvoir en Turquie a annoncé qu'il n'y aurait plus de meetings pro-Erdogan en Allemagne d'ici le 16 avril, date à laquelle les Turcs sont appelés à se prononcer par référendum sur une extension des pouvoirs présidentiels. L'annonce de l'AKP survient après plusieurs semaines de bras de fer entre la Turquie et plusieurs pays européens, dont l'Allemagne. Un bras de fer qui a donné lieu à des débordements de parole, de la part de Recep Tayyip Erdogan.

Dimanche, il a accusé directement Angela Merkel d'avoir "recours à des pratiques nazies", des propos qui ont choqué en Allemagne. Quel était le sens de ces accusations de la part d'Erdogan et pourquoi les Allemands sont-ils autant sensibles quand on les accuse de nazisme? Eléonore D'Andlau-Hombourg a interrogé à ce sujet Alfred Grosser, politologue, sociologue et historien franco-allemand.  

La chancelière a quant à elle déploré lundi le choix des mots du président turc. "Malheureusement, nous devons constater que ces comparaisons n'ont pas pris fin et nous n'allons pas tolérer que la fin justifie toujours les moyens et que tous les tabous tombent sans respect pour la souffrance de ceux qui ont été poursuivis et assassinés durant le national-socialisme", a-t-elle déclaré. 

Le bras de fer se poursuit entre Ankara et Berlin sur un autre terrain. Mardi, les autorités turques ont convoqué le chargé d'affaires allemand à Ankara pour protester contre une déclaration faite quelques jours plus tôt par le patron des renseignements extérieurs allemands. Dans un entretien publié samedi en Allemagne, le chef du BND, Bruno Kahl, avait déclaré que la Turquie n'était "pas parvenue" à convaincre Berlin de l'implication de M. Gülen dans le putsch avorté de juillet 2016 contre Recep Tayyip Erdogan. Dans le contexte de tension autour des meetings de soutien au président turc, les déclarations du chef du BND n'ont pas arrangé les relations entre les deux pays.