Maliens de Côte d'Ivoire : des électeurs importants
19 juillet 2018Le premier tour de la présidentielle au Mali est prévu pour le 29 juillet. C’est à travers les médias que les Maliens de Côte d’Ivoire suivent la campagne. Sinssi Bakayoko, opérateur économique malien, est déçu qu’aucun candidat n’ait pensé à eux. "On suit la campagne dans notre pays à la radio, à la télé et sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas encore vu un candidat envoyer un représentant pour venir faire sa campagne."
Oumarou Coulibaly trouve désolant que la plus forte communauté malienne en Afrique qui vit en Côte d’Ivoire, n’intéresse presque aucun candidat dans cette course à la prochaine présidentielle. "Ils n’approchent pas les ressortissants maliens qui sont hors du Mali. Prenons la Côte d’Ivoire, nous sommes à peu près un million, mais on constate qu’on est isolés", se désole-t-il. "Ils préfèrent aller faire leur campagne en Occident et en Europe que de faire la campagne en Afrique. Ils doivent nous consulter. On fait partie aussi de l’économie du Mali."
Un changement pour le Mali
Certains électeurs de la diaspora comme Yatassaï Gouro, président des ressortissants maliens de Côte d’Ivoire, se disent déçus des politiciens. Mais conscient des enjeux de ce scrutin, le président des Maliens de Côte d’Ivoire qui n’a pas encore fait son choix de candidat, ne compte cependant pas rester en marge de ce jeu démocratique.
"Moi personnellement, je n’étais pas à 100% prêt à aller voter, mais maintenant vu comment ça se passe, je suis en train de voir et choisir un candidat qui a un programme pour le bonheur de tout le peuple malien. Je ne choisirai pas un candidat pour son ethnie. Je veux seulement un président pour la réunification du Mali nouveau. Je veux un changement parce que le peuple malien souffre, donc on veut un sang nouveau."
Problemes de distribution des cartes d'électeurs
Parmi les électeurs potentiels, il y a les nouveaux majeurs comme Idrissa Dicko, président des jeunes Maliens des quartiers de Treichville et de Marcory dans le sud d’Abidjan. Plusieurs jeunes comme lui ne pourront peut-être pas voter et pour cause. "Actuellement en Côte d’Ivoire, on n’a pas encore nos cartes d’électeur. Nous sommes aussi des citoyens maliens, on doit voter."
Les Maliens de Côte d’Ivoire que nous avons rencontrés dans le cadre de ce reportage aspirent presque tous à un changement. Un changement pour pacifier le nord Mali et sécuriser l’ensemble du territoire. Et pour le changement ou la continuité, la diaspora malienne de Côte d’Ivoire entend bien jouer sa partition dans ce scrutin du 29 juillet.