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Les limites du processus de Luanda

John Kanyunyu
26 novembre 2024

Le processus maintient un dialogue entre Kinshasa et Kigali, mais ne semble pas en mesure de pouvoir pacifier l'est de la RDC.

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Des soldats congolais en patrouille à Goma
En visite à Goma, le ministre congolais de la Justice a qualifié le président rwandais de "criminel" et promis une récompense pour son arrestationImage : Wang Guansen/Xinhua/picture alliance

Le dialogue n'est pas rompu entre la RDC et le Rwanda en dépit de la tension qui persiste entre les deux voisins.  La sixième réunion des ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC a eu lieu ce lundi (25.11) à Luanda. Les deux parties se sont mises d'accord sur le plan pouvant amener à la neutralisation des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR)

Selon le communiqué publié par le ministère angolais des Affaires étrangères, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont examiné et approuvé le concept d'opérations, un instrument clé", censé fixer les modalités d'un éventuel désengagement des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais.

Il s'agit d'un élément déterminant qui guidera la mise en œuvre du plan harmonisé pour la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait de ses forces de l'Est de la RDC.

La question du M23 reste en suspens

Cependant, Roger Manzekele, expert en relations internationales, regrette que l'accord ne prenne en compte que la neutralisation des rebelles rwandais des FDLR, et laisse de côté les rebelles de l'Alliance Fleuve Congo-Mouvement du 23 mars. Pour lui, les négociateurs congolais n'ont pas été à la hauteur de leur mission, celle de pacifier tout l'est du pays.

Il estime que "si la RDC s'engage à éradiquer les FDLR, à les neutraliser, le Rwanda devrait de même s'engager clairement à retirer ses troupes qui appuient le M23. Parce que par ce quotient, la RDC est agressée. Et il ne fait nulle part mention de ces faits dans le communiqué. Donc, nous avons comme l'impression que tout est comploté contre la RDC".

Ecoutez le reportage en RDC...

Certains Congolais estiment que le processus de Luanda a peu de chances de réussir, car il n'a jusque-là pas encore abordé la question de la rébellion de l'Alliance Fleuve Congo-M23.

Le député provincial honoraire, Promesse Matofali, estime pour sa part, que le plan harmonisé de neutralisation des FDLR ne sera possible que lorsque le M23 se retirera des territoires qu'il occupe.

"Il y a aussi des Congolais qui sont au front, rappelle-t-il. Notamment les Nangaa et tous les autres. Ils sont venus d'autres provinces et les natifs du Nord-Kivu. Comment est-ce que les FARDC vont arriver à Masisi ? Comment est-ce que les FARDC vont arriver à Rutshuru des zones occupées ? C'est ça la question. Nous allons comprendre dans tous les cas comment les choses vont évoluer par la suite, mais nous restons pessimistes par rapport à cela. Peut-être qu'ils ont une solution magique mais nous doutons de ce qui se passe à Luanda. La vraie solution c'est que notre armée libère les territoires occupés."

La sortie très commentée de Constant Mutamba

La réunion de Luanda intervient alors que les relations entre le Rwanda et la RDC restent tendues.

À Goma, le 23 novembre dernier, Constant Mutamaba, le ministre congolais de la Justice, a tenu des propos hostiles à l'encontre du président rwandais Paul Kagame, accusant des complices présumés de collaborer avec Kigali en vue de la déstabilisation de la RDC.

John Kanyunyu Correspondant à Beni en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@Kanyunyu