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Les Journées Mondiales de la Jeunesse

Christophe LASCOMBES16 août 2005

Ce matin, la presse allemande se penche entre autres sur les Journées Mondiales de la Jeunesse qui s’ouvrent aujourd’hui à Cologne. L’occasion de revenir sur le sens de la foi et de la religion en Allemagne.

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Grand rassemblement de joie et de gaieté, les Journées Mondiales de la Jeunesse seront aussi un révélateur des futures orientations de l'Eglise catholique romaine.
Grand rassemblement de joie et de gaieté, les Journées Mondiales de la Jeunesse seront aussi un révélateur des futures orientations de l'Eglise catholique romaine.Image : dpa - Bildfunk

Avec pour titre « Recherche croyants désespérement », la une du Spiegel est éloquente. Pour illustrer son dossier sur la problématique de la foi et des Eglises dans une Allemagne toujours plus matérialiste, l’hebdomadaire cite, en guise de parabole, le triton crêté, le bourdon des clairières et le crapaud calamite. Ces animaux ont réussi, par l’intermédiaire des associations de protection de la Nature, à obliger le souverain pontife à célébrer sa grand-messe finale non point sur le site originellement prévu de la « Fosse du Missionnaire », mais sur celui de la « Lande de Marie ». En Allemagne, les créatures de Dieu comptent donc plus que les souhaits du Pape.

Pour la Tageszeitung, la visite de Benoît XVI en Allemagne sera comme un baptême du feu. Elle montrera si le souverain pontife et son Eglise catholique romaine sont capables d’un vrai dialogue sur les dossiers majeurs que sont l’œcuménisme, la place des femmes dans l’Eglise, la morale sexuelle et le manque de prêtres.

A propos de la modernité de l’Eglise catholique, elle existe, Die Welt l’a rencontrée, Hip Hop Alleluia. Le quotidien revient sur le CD officiel, la bande originale en quelque sorte, de ces Journées Mondiales de la Jeunesse qui a des faux airs de concours Eurovision de la Chanson. Parole d’espérance, le journal conclut avec une citation du Saint-Père lui-même pour qui la rencontre avec les jeunes « lui donne plus d’élan, le rend plus joyeux et plus ouvert ».

A contrario, la Süddeutsche Zeitung brosse sans aménité le portrait du cardinal Meissner. Grand ami de Jean-Paul II et de son successeur Benoît XVI, fondamentaliste déclaré et convaincu, l’archevêque de Cologne alimente régulièrement la polémique à grands coups de formules chocs : les soixante-huitards sont des « demandeurs d’asile métaphysiques », la pilule abortive RU 486 vaut le Zyklon B, le gaz mortel des camps nazis allemands, l’avortement est dans la droite ligne des cruautés hitlériennes et staliniennes.

La Frankfurter Rundschau, enfin, rappelle que pour cet ancien « policier de la vraie foi » qu’a été le cardinal Ratzinger, le divorce, l’union libre et le mariage homosexuel restent des manifestations d’une liberté anarchique. En outre, le pape dénie aux protestants le droit d’être une Eglise au sens propre du terme. La promenade du Saint-Père sur le Rhin et les poignées de main ne doivent pas faire oublier ces messages, conclut le quotidien.