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Les Etats-Unis très agressifs avec la CPI

Pauline Simonet
11 septembre 2018

Dans une attaque sans précédent des Etats-Unis contre la  justice internationale, Washington menace de sanctions les magistrats de la Cour pénale internationale s’ils s’en prennent à des Américains ou à Israël.

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USA Trump
Les Américains ont toujours été hostiles à la CPI, dont ils ne sont pas membres, mais le ton est monté d’un cran sous l’administration Trump. Image : Reuters/K. Lamarque

Jamais les propos de Washington contre la CPI n’avaient été aussi durs : "Les juges et procureurs de la Cour sont menacés de poursuites judiciaires et de sanctions. L’entrée aux Etats-Unis pourraient leur être interdite, et leurs avoirs financiers gelés."

Des menaces en cas d’ouverture d’une enquête sur des crimes présumés commis en Afghanistan notamment par des soldats américains. 

La date de cette déclaration de John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, n’a pas été choisie au hasard.

"Aujourd'hui, à la veille des commémorations du 11 septembre, je veux adresser un message clair et sans ambiguïté de la part du président des Etats-Unis. Nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour protéger nos concitoyens et nos alliés de poursuites injustifiées de cette cour illégitime. Nous ne collaborerons pas avec la CPI, nous ne lui procurerons aucune assistance et nous n’y adhèrerons certainement pas. La CPI est déjà morte pour nous."

Une opposition historique 

 

Les Américains ont toujours été hostiles depuis sa création à la CPI, dont ils ne sont pas membres. Washington l’accuse d’être téléguidée par des ennemis des États-Unis et d’Israël. Et redoute des enquêtes visant son armée qui opère dans de nombreux territoires.

Mais pour justifier son rejet de la cour internationale, le conseiller de la Maison Blanche a même fait appel à l’Afrique et invoque les exemples du Kenya ou du Burundi. 

"Plusieurs pays africains se sont récemment retirés ou ont menacés de se retirer de la Cour, évoquant la disproportion des mandats d’arrêts contre des Africains. Pour eux la CPI n’est qu’une énième entreprise néocoloniale européenne visant à limiter leurs droits à la souveraineté ", a ajouté John Bolton. 

 

Si ce rejet de la CPI s’inscrit dans la diplomatie des administrations précédentes, la rhétorique particulièrement agressive contre la Cour est une nouvelle illustration du programme de Donald Trump, l’Amérique d’abord. Mais des organisations de la société civile américaine s’inquiètent de voir les Etats-Unis s’isoler un peu plus de leurs alliés.