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Les conservateurs renvoient la balle

Anne Le Touzé16 septembre 2005

A deux jours des élections législatives allemandes, tous les coups sont permis. Ainsi le quotidien Bild a publié ce matin une « liste d’économies budgétaires » émanant soi-disant du ministère des finances. Une liste qui prévoirait des économies de 120 milliards d’euros en cas de victoire sociale-démocrate. Un sujet qui tombe à point nommé pour les conservateurs, qui peuvent renvoyer la balle à leurs adversaires après les attaques contre l’expert en finances Paul Kirchhof. Commentaires de la presse allemande :

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Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se réjouit de voir que la croisade des sociaux-démocrates contre Paul Kirchhof perd de sa force, surtout depuis que le SPD doit faire face à un problème dans ses propres rangs. Quoique fassent Schröder et Fischer, il semble que les électeurs ne croient plus en la possibilité d’une nouvelle coalition rouge-verte. La source à laquelle ils ont puisé leur combativité dans cette campagne se tarit sur les derniers mètres, remarque le quotidien, puisque l’Union s’efforce, en cette fin de la campagne, de dissiper les doutes qui flottent autour de sa volonté de vaincre. Madame Merkel a donc rassemblé tous ses alliés dans le même bateau, dans lequel aussi bien Kirchhof que Merz ont leur place, au moins jusqu’à dimanche.

Die Welt met l’Union en garde contre des attaques trop fortes contre le ministre des Finances social-démocrate. Quelle que soit la coalition qui gouvernera après le 18 septembre, elle hérite d’un gigantesque déficit budgétaire. Sur les derniers mètres de la campagne électorale, l’Union ne se rend pas service en discréditant des mesures d’économie.

Enfin, la Tageszeitung revient sur le serment d’allégeance prononcé par les onze ministres-présidents des Länder gouvernés par les Unions chrétienne et sociale-démocrate envers Angela Merkel. Combien, parmi les onze barons régionaux, ont donc croisé les doigts derrière leur dos lorsqu’ils ont promis fidélité à leur chef, se demande la taz ? Le jeu de pouvoir est loin d’être terminé : Si les conservateurs et libéraux gagnent dimanche, on peut s’attendre non seulement à une politique peu réjouissante, mais également à des révoltes de palais. Ce qui est intéressant dans ce manifeste, poursuit le quotidien, c’est ce qui n’y figure pas. Aucun mot de l’augmentation de la TVA, ni de la baisse des impôts, pourtant deux thèmes particulièrement chers à l’Union – et cela pour une bonne raison : Merkel veut garder les rentrées d’argent de la TVA pour l’Etat, et la baisse de l’impôt doit se faire aux dépens des Länder. De quoi faire grincer les dents des barons qui s’inquiètent pour leurs budgets. Si la révolution néolibérale prévue par Angela Merkel échoue, on le devra donc au fédéralisme, conclut la taz.