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Les Congolais pour un retrait immédiat de la Monusco

28 août 2022

Un mois après les manifestations anti-Monusco meurtrières, les Congolais ne décolèrent pas. Dans le Club, ils jugent négatif le bilan de la Monusco.

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La situation était tendue lundi 25 juillet dans plusieurs quartiers de Goma dans la province du Nord-Kivu. Une journée ville morte a été décrétée et une marche pacifique organisée par des mouvements citoyens pour réclamer le départ des Casques bleus de la Monusco. C'est ce que nous racontait notre correspondant à Goma Zanem Nety Zaidi.

Au total, au moins 32 civils et quatre casques bleus ont été tués dans quatre villes de l’Est, selon un bilan officiel. A Goma justement, dix personnes ont été inhumées, après une cérémonie d’hommages officiels.

Quelques points positifs

Les manifestants en colère ont saccagé et pillé des installations de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC. Ils accusent la Monusco d’inefficacité dans sa lutte contre les groupes armés. Serge de Goma a certes manifesté contre la Monusco mais il retient tout de même des points positifs dans la présence de cette mission.  

Un autre point positif que Benjamin note c’est la construction de ponts, d’infrastructures sociocommunautaires et l’évacuation des blessés de guerre. L’abonné évoque l’immobilisme tout de même de la Monusco dans la traque des groupes armés.

Serge évoquait il y a quelques instants la localité de Kasindi. Des casques bleus ont en effet tiré au poste frontalier de la localité. Deux personnes y ont été tuées. La cheffe de la Monusco Bintou Kéita s’est dit "profondément choquée et consternée" par cet incident.

Bob à Bukavu dans le Sud-Kivu écrit que depuis que la Monusco est présente, "on n’a jamais trouvé la paix en RDC". Dans le Sud-Kivu, les manifestations anti-Monusco ont notamment eu lieu dans la ville d’Uvira. Au moins quatre personnes ont été tuées dans la dispersion de leur marche. Jean de Bukavu estime que sa ville a aussi protesté contre la présence onusienne.

Evariste, internaute congolais est aussi amer contre la présence onusienne dans son pays. "Ils ne font rien au pays", pense l’abonné qui ajoute que seuls les Congolais devraient ramener la paix dans l’Est. L’Est où sont actifs une centaine de groupes armés.

Importante mission onusienne dans le monde

C’est justement pour aider dans la lutte contre les groupes armés que la Monusco, précédemment Monuc est en RDC depuis 1999. Les manifestants accusent la mission de refuser de combattre les groupes armés actifs dans l’Est malgré les moyens militaires et colossaux à sa disposition. La Monusco en effet, ce sont quelque 14 mille soldats. C’est l’une des plus importantes missions onusiennes déployées dans le monde. La Monusco travaille notamment à la protection des civils.

Depuis 2013, elle dispose d’une brigade spéciale d’intervention autorisée à faire usage de la force dans ses opérations contre des groupes armés.

Malgré tout, Joël à Kisangani ne voit pasl’utilité de la Monusco. Il explique pourquoi.

Tom nous écrit depuis Goma. Il résume le bilan de la Monusco à un échec cuisant. Fiston de Kinshasa, lui, souhaite un retrait immédiat de la mission. Restons justement à Kinshasa avec cette réaction de Yannick. Il comprend les manifestations anti-Monusco.

On va écouter à présent Patrick toujours à Kinshasa. Notre auditeur pense que la population en a assez.

Genny de Kinshasa lui, souhaite un départ sage.

Confiance rompue avec la Monusco

Selon un sondage publié début août et réalisé notamment par le groupe d’étude sur le Congo et Ebuteli, 44% des Congolais souhaitent que la Monusco partent maintenant, ils sont 67% dans le Nord-Kivu et 73% dans l’Ituri. Avant les manifestations, le président du Sénat, importance personnalité dans le pays, avait demandé à la Monusco de plier bagages.

Mais que dit le gouvernement congolais dans tout ça ? En début du mois d’août, Kinshasa a en tout cas expulsé le porte-parole de la mission Mathias Gillmann. La Monusco a regretté et pris acte de cette décision. C’est dans ce contexte que le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya a évoqué une confiance rompue avec la Monusco. Mon collègue Eric Topona a pu interviewer le général Babacar Gaye, ancien patron de l’Onu en Centrafrique. Il comprend la déception des populations.

Depuis le début de l’année, la RDC a enregistré près de 900.000 déplacés internes à cause des violences dans l’Est, selon un rapport du bureau de coordination des affaires humanitaires.

Entre 2020 et 2022, environ quatre mille civils ont été tués dans des violences attribuées aux groupes armés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

En principe, le mandat de la Monusco s’achève en 2024. Mais ce délai pourrait être écourté.