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Les clientélistes associés

7 novembre 2011

Les journaux allemands s'intéressent ce lundi à l'avenir de la Grèce, prise dans la tourmente de la crise de la dette. Un gouvernement de coalition doit y être formé pour la première fois depuis la fin de la dictature.

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Le Premier ministre et le chef de l'opposition grecque se sont mis d'accord sur la formation d'un gouvernement de coalitionImage : dapd

En Allemagne, il suffit d'une averse de grêle et l'on entend déjà des appels à former une grande coalition, pour affronter cette terrible crise, ironise die tageszeitung. Quand la Grèce est au bord de la faillite, que se passe-t-il ? Rien, au moins dans un premier temps. A Athènes, un gouvernement de coalition était jusqu'à présent aussi inimaginable qu'une pluie verglaçante en plein mois d'août.

Griechenland Finanzkrise Presse in Athen zu Übergangsregierung
En Allemagne comme en Grèce, les journaux commentent largement cet accordImage : dapd

Depuis 1974, deux blocs ont dirigé le pays à tour de rôle : la formation conservatrice Nea Dimokratia et le parti de gauche Pasok. Les deux ont en commun leur culture du clientélisme, qui s'est matérialisée pendant des décennies dans la pratique consistant à accorder à leurs électeurs des bienfaits et en particulier de bons postes dans la fonction publique. A en croire la taz, même si un gouvernement de coalition est formé, les deux partis n'attendront que l'occasion de rompre cette alliance, au profit de leur clientèle habituelle. Si l'on veut une nouvelle politique en Grèce, il faut de nouveaux partis.

Selon la Süddeutsche Zeitung, les Grecs souhaitent désormais une grande coalition parce qu'ils n'ont plus confiance dans les partis politiques pris individuellement. La faillite de l'économie grecque trouve son origine dans la banqueroute déjà ancienne de la classe politique. Le Premier ministre Papandréou va maintenant céder la place. Mais est-ce une garantie de nouveau départ pour le pays ? se demande le journal. Le grand espoir des Grecs - le seul pour le moment - c'est que les partis parviennent ensemble à faire ce dont ils sont incapables séparément.

Symbolbild Schuldenkrise Irland
L'Irlande est parvenue à calmer en partie l'inquiétude des investisseursImage : DW

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pendant que la Grèce s'enfonce toujours plus dans le chaos et que l'Italie est entraînée dans le tourbillon de la crise de la dette, l'Irlande, elle, ne dévie pas de sa difficile cure de redressement. Et cela a déjà payé : les marchés financiers accordent désormais davantage de crédit à ce petit pays qu'ils ne le faisaient encore au cours de l'été.

La petite Irlande est un exemple encourageant, qui montre qu'un programme de rigueur adopté tôt et avec détermination peut être efficace. Mais pour le journal, la rigueur seule ne suffit pas. L'Irlande a besoin de croissance économique, pour vraiment reprendre en main son endettement.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Mireille Dronne