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Les adieux de Gerhard Schröder

Aude Gensbittel15 novembre 2005

Le contrat de coalition a donc été accepté hier aussi bien par les conservateurs que par les sociaux-démocrates. Mais le congrès du SPD à Karlsruhe était aussi l’occasion pour Gerhard Schröder, encore chancelier pendant une semaine, de faire ses adieux à son parti, avant de céder la place à Angela Merkel. Des adieux larmoyants, sur lesquels la presse allemande revient largement aujourd’hui.

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Gerhard Schröder et Franz Müntefering lors du congrès du SPD
Gerhard Schröder et Franz Müntefering lors du congrès du SPDImage : AP

On peut voir une photo de l’accolade chaleureuse entre Gerhard Schröder et son allié de longue date Franz Müntefering, en première page de la Süddeutsche et de la Tageszeitung. « Tous aiment Gerd » titre d’ailleurs la taz, pour qui la mélancolie et le pathos étaient au rendez-vous de ces adieux entre les camarades et leur chancelier. Toutefois pour le quotidien, si on a énormément parlé de renouvellement lors du congrès du SPD, on n’en a pas beaucoup vu la trace. Le contrat de coalition est en effet loin de susciter la joie et la satisfaction.

Ovations et émotions : le congrès du SPD rend sa liberté à Gerhardt Schröder, écrit de son côté la Süddeutsche Zeitung. Celui qui est encore chancelier pour quelques jours avait rarement reçu un tel témoignage de sympathie, note le journal, même s’il y avait un peu d’hypocrisie dans l’air au congrès de Karlsruhe, car la base du parti soutient aussi le futur Vice-chancelier Franz Müntefering.

Die Welt souligne quant à elle l’ampleur des changements survenus en Allemagne depuis l’arrivée de Gerhard Schröder à la chancellerie. On peut penser que le projet politique de la coalition rouge-verte a échoué, mais considérer les sept dernières années comme des années perdues, c’est être aveugle face à l’histoire, écrit le quotidien conservateur. Au cours de cette période, le pays a réussi, notamment au plan international, à se hisser à la place qui se dessinait pour lui en 89/90. C’est le mérite de Gerhard Schröder d’avoir soutenu cette évolution. Souvent contre son parti et au risque d’épuiser en chemin nombre de ses partisans. Ce qui ne l’a pas empêché de recevoir une tempête d’applaudissement telle qu’on en voit rarement lors des congrès des partis.

Pour les Westphälische Nachrichten de Münster, c’était le grand jour de Gerhard Schröder à Karlsruhe. Larmes et consternation des délégués du SPD, qui voyaient partir un champion de la lutte électorale qui sera difficile à remplacer. Gerhard Schröder a fait une grande apparition, poursuit le journal : pas de regard nostalgique vers un passé enjolivé, mais au lieu de ça des encouragements à la grande coalition menée par Angela Merkel. En bref, un départ dans la dignité.