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Les Accords Évian, 60 ans après

Tarek Draoui
18 mars 2022

Le 18 mars 1962 ont été signés les accords qui mettaient fin à la guerre d'Algérie. Mais en Algérie, c'est le jour d'après qui a le plus marqué les esprits.

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La délagation algérienne à Evian, le 18 mars 1962
Image : London Express/dpa/picture-alliance

Au lendemain de la signature le 18 mars 1962 des Accords d’Evian, les armes se taisent après sept années de guerre, résultat de négociations entre le gouvernement provisoire algérien et le gouvernement français. 

Quatre mois après l’arrêt des combats, en juillet 1962, le oui à l’indépendance va l’emporter lors d’un référendum qui mettra mis fin à 132 ans de colonisation française. Soixante ans plus tard, les relations entre l’Algérie et la France sont toujours tendues, les traumatismes de la guerre ne s’étant toujours pas effacés.

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Alger

Djeloul, âgé à l’époque de dix ans, se souvient encore de l’immense joie qui a suivi la nouvelle du cessez-le-feu :

"C’était euphorique. Indescriptible. La joie était partout. Nous avions vécu sept années d’enfer. La fête était partout et puis les gens ont commencé à rentrer au pays. Ils venaient du Maroc et de la Tunisie essentiellement."

D’une génération à l’autre

Mais il va falloir attendre encore. Le référendum se tiendra le 3 juillet de la même année. Deux jours après, l’Algérie devient indépendante.

Entretemps, il y a eu l’OAS, les attentats. Hamid, 30 ans, ne sait pas grand-chose de ces événements. Pour lui, les relations entre l’Algérie et la France restent toujours délicates :

"J’ai comme l’impression qu’on est encore dans l’affrontement. On le sent sur les sujets d’immigration, d’islam et de tout le reste. Ils refusent tout ce qui correspond à notre culture. Entretemps de notre côté aussi, le sentiment d’inimitié se transmet de génération en génération. La France, c’est celle qui a tué nos aïeuls d’abord. Je ne crois pas que ça va s’arranger un jour."

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Relations toujours douloureuses

Et puis il y a ceux qui entretiennent cette animosité, selon Djeloul. D’un côté les nationalistes, de l’autre les lobbys de l’Algérie française :

"Il y a chez eux des lobbys très forts qui se positionnent en ennemi et pour qui l’Algérie reste le pays à abattre. De notre côté, la question des harkis biaise tout. Nous les considérons comme des traîtres alors qu’ils sont salués en France. Ces lobbys ne laisseront jamais les relations s’améliorer entre les deux pays."

60 ans après, les relations entre l’Algérie et la France restent difficiles. Les dernières déclarations du président français sur les origines de la nation algérienne et la "rente mémorielle" que le pouvoir algérien entretiendrait sur la guerre d’indépendance ont suscité beaucoup de colère en Algérie.