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Lendemains de référendum qui déchantent

27 février 2012

La situation reste dramatique en Syrie après le scrutin organisé par le pouvoir et dénoncé comme une farce par les pays occidentaux. Le CICR essaye toujours d'entrer dans Homs où l'armée syrienne bombarde la population.

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A Syrian man, left, signs ballot papers inside a voting booth at a polling station during a referendum on the new constitution in Damascus, Syria, Sunday Feb. 26, 2012. Syrians began voting Sunday on a new draft constitution aimed at quelling the country's uprising by ending the ruling Baath Party's five-decade domination of power, but the opposition announced a boycott and clashes were reported across the country. In regions like the restive central city of Homs, where shelling by government forces has left hundreds dead, or the northwestern province of Idlib and the southern region of Daraa where rebels clash frequently with the security forces, turnout is likely to be minimal. (AP Photo/Muzaffar Salman)
Syrien ReferendumImage : AP

Comme ils s'y étaient engagés lors de la conférence des « Amis de la Syrie » qui s'est tenue vendredi à Tunis, les Européens ont décidé ce lundi un nouveau train de sanctions à l'encontre de Damas. Les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles ont décidé de geler les avoirs de la Banque centrale syrienne en Europe ainsi que d'interdire d'entrée sur le sol européen une liste d'environ 150 personnes, tous hauts responsables du régime syrien. C'est le 12e train de sanctions européennes et celles-ci ne sont pas parvenues jusqu'à présent à faire reculer le pouvoir à Damas, qui semble plus que jamais résolu à écraser dans le sang la révolte populaire. Une répression qui a fait plus de 7000 morts.

Le CICR ne peut toujours pas renter dans la ville de Homs, le bastion de la rébellion, mais il a pu au moins accéder à une autre ville insurgée, celle de Hama. En revanche, le Comité international de la Croix Rouge, le CICR, n'a reçu aucune réponse à sa demande de mettre en place un cessez-le-feu de deux heures par jour afin de pouvoir avoir aider les populations civiles.

Enfants tués dans les hôpitaux

A boy holds the remain of a mortar in this handout picture taken by Syrian National Council (SNC) member Moulhem Al-Jundi in Karm Al Zaytoon, a neighbourhood of Homs, February 23, 2012. Picture taken February 23, 2012. REUTERS/Moulhem Al-Jundi/Handout (SYRIA - Tags: POLITICS CIVIL UNREST) FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS
Un enfant tient dans sa main les restes d'un obus de mortier dans la ville de HomsImage : Reuters

Pendant ce temps, le régime syrien a organisé hier un référendum qui est censé ouvrir la voie au pluralisme et limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Est-ce que cela signifie que le régime syrien est en train de lâcher du lest? Les médias publics syriens parlent de leçon de démocratie, les Russes et les Chinois disent qu'il faut laisser du temps au président Bachar al-Hassad.

En revanche, les Occidentaux affirment pour leur part que ce scrutin est une « farce ». « Les enfants sont tués dans les hôpitaux, les femmes sont violées dans les hôpitaux, chaque jour entre 50 et 100 civils sont tués par l'armée syrienne », a déclaré le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn. « C'est l'enfer pour des centaines de milliers de Syriens et pendant ce temps la télévision d'État syrienne montre des images d'une démocratie florissante : seules les dictatures réussissent cela. C'est une opération qui méprisent les êtres humains ». Au-delà des interprétations, le seul fait valable est que, pendant le scrutin, l'armée syrienne a continué à tirer sur la population civile.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Marie-Ange Pieorron