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Le 22 mars, Journée mondiale de l'eau

Konstanze von Kotze22 mars 2016

Célébrée chaque année, la journée mondiale de l'eau permet de rappeler à quel point l'eau est un élement vital, non seulement pour notre santé mais aussi pour le développement économique et social.

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Symbolbild Wasser
Image : dpa

Dans l'Etat d'Unité, au Soudan du Sud, certains semblent ne pas en faire grand cas. Grâce à des études toxicologiques, l'organisation allemande "Hoffnungszeichen" "Signe d'espoir" a réussi à établir un lien entre l'exploitation pétrolière et la pollution de l'eau.

De l'eau au plomb ou au baryum

Voilà ce que l'on peut boire à proximité de l'usine de traitement de Thar Jath, dans l'Etat d'Unité. Ces deux produits chimiques utilisés dans l'exploitation pétrolière ont contaminé les réserves d'eau de la région et c'est la santé de 180.000 personnes qui est en jeu comme l'explique Klaus Stieglitz, vice-président de l'ONG Signe d'espoir : "Lorsque quelqu'un est empoisonné au plomb, cela peut créer des dégâts au niveau des nerfs et des reins. Cela peut également avoir des conséquences néfastes sur le système sanguin et les capacités du cerveau. Chez les enfants, c'est particulièrement problématique. On a remarqué chez eux une hyperactivité et des difficultés à se concentrer."

L'accès à l'eau potable pour les 180.000 personnes contaminées est désormais l'une des priorités de l'ONG allemande qui supervise actuellement la construction de six puits profonds, permettant d'atteindre des réservoirs d'eau non contaminée. "Signe d'espoir" exige également que les victimes soient prises en charge médicalement.

"Lorsque quelqu'un est empoisonné au plomb, cela peut créer des dégâts au niveau des nerfs et des reins" (Klaus Stieglitz)

Daimler sous pression

"Signe d'espoir" tente par ailleurs de faire pression sur un constructeur automobile bien connu des amateurs de Formule 1 : Daimler. L'un des sponsors de Daimler s'appelle Petronas. Selon l'ONG, cette entreprise malaysienne est en grande partie responsable de la catastrophe dans l'Etat d'Unité : "Voilà six ans que nous sommes en contact avec Daimler et avec des représentants du consortium pétrolier au Soudan du Sud. Mais, d'après ce que nous avons constaté, ces pourparlers n'ont pas permis d'améliorer la situation de la population sur place. Daimler est une entreprise qui a de fortes exigences éthiques. Mais dans les faits, il semble que ces principes ne soient pas appliqués. Et nous espérons qu'en donnant un écho médiatique à cette affaire, les gens fassent pression pour que les engagements des entreprises à ce niveau ne soient pas de simples coquilles vides."

En attendant, "Signe d'espoir" ne s'est pas fait des amis auprès du ministère sud-soudanais du pétrole. L'ONG a décidé de retirer provisoirement ses collaborateurs étrangers du pays, pour raison de sécurité.