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Le "vrai visage" du Burundi à Bruxelles?

Jean-Claude Abalo21 août 2015

Pro et anti-Nkurunziza se sont montrés en grand désaccord à Bruxelles, lors d'un débat sur le "vrai visage" du Burundi. Les États-Unis ont critiqué la prestation de serment du président burundais pour son 3ème mandat.

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Brüssel Place Emile Bockstael
Image : DW/M. Kübler

[No title]

Un mois après les élections au Burundi et le jour de la prestation de serment de Pierre Nkurunziza, le conseiller principal à la communication de la présidence, Willy Nyamitwe, a animé jeudi à Bruxelles, un débat intitulé le "Burundi sous son vrai visage" dans un environnement particulièrement tendu.

A peine installé au podium, la tension monte d'un cran. Le conseiller principal à la communication de la présidence burundaise, essuye des projectiles de la part d'un activiste. Ce dernier a également tenté d'en venir aux mains avec un proche du conseiller du Président avant d'être évacué hors des locaux abritant le siège des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) où se tenait la rencontre. Willy Nyamitwe tente de calmer l'assistance.

"Il faut les laisser. Soyez calmes. C'est leur façon de s'exprimer. Je pense que c'est un hyper fâcheux mais je crois que c'est sa façon de s'exprimer."

Après quelques minutes de cohue, la pression semble retomber et l'homme du président peut poser le débat et montrer le "vrai visage du Burundi".

"Nous avons élu nos institutions. Il y a la prestation de serment, nous avons un président qui va mettre sur pied un gouvernement d'union nationale. Donc voilà le vrai visage du Burundi. Voilà un pays qui veut montrer devant la face du monde qu'il n'est pas ce qu'on croit qu'il est".

Le Burundi que peint M. Nyamitwe n'est pas du gout de Juliette Nijimbere, de la société civile et présidente du collectif des femmes burundaises.

"Il vient de dire qu'il y a un débat contradictoire ; qu'il vient chercher un débat contradictoire. On a brûlé les médias au Burundi. Les médias indépendants ne fonctionnent plus. Alors, il vient chercher un débat contradictoire ici en Belgique parce que les médias fonctionnent ; parce que la liberté d'expression est autorisée. Au Burundi, il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas de débat contradictoire. Donc lui-même, il sait très bien qu'il ne peut pas avoir des interlocuteurs et avoir l'espace pour pouvoir discuter avec ses interlocuteurs".

Sans autre incident, le conseiller du Président Nkuruziza a quitté les lieux sous protection policière.