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Le Tchad entre dans la IVème République

Blaise Dariustone
4 mai 2018

Le président Idriss Déby Itno a promulgué la nouvelle constitution vendredi au cours d'une cérémonie en grande pompe au Palais du 15 Janvier. L'opposition et la société civile continuent de rejeter le texte.

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La nouvelle constitution du Tchad accorde des pouvoirs élargit au président Deby
La nouvelle constitution du Tchad accorde des pouvoirs élargit au président DebyImage : Getty Images/AFP/A. Jocard

"Idriss Deby est en train de faire un coup d’Etat constitutionnel" (Saleh Kebzabo)

C'est au rythme de l'hymne national entonné par la fanfare et dans une salle du Palais du 15 Janvier, remplie essentiellement des militants du parti au pouvoir, que la cérémonie a commencé.

L'opposition et la société civile, qui avaient boycotté toute la procédure ayant conduit à cette IVème République, étaient logiquement absents lors de cette cérémonie. Le chef de l'Etat Idriss Déby, visiblement très satisfait d'avoir su imposer sa volonté, trace déjà le chemin de sa IVème République.

"La nouvelle constitution qui entre dans sa phase matérielle est le parfait condensé des aspirations et des attentes du peuple. Cette constitution qui vise la cause, exclusivement la cause et l'intérêt supérieur du pays, s'inspire des enseignements du passé et se nourrit de notre vision partagée pour le futur. Nous devons naturellement assurer l'ancrage de la bonne gouvernance et de la transparence qui sont les chemins les plus sûrs devant nous conduire vers l'émergence."

Du "folklore" selon l'opposition

"C'est plus que du folklore, on n'a pas besoin de tout cela pour promulguer une loi", a critiqué le chef de file de l'opposition tchadienne, Saleh Kebzabo. Selon lui, Idriss Deby s'est comporté comme s'il venait d'être de nouveau investi président. "Je constate que le président Déby poursuit sa folle course sans le consensus de qui ce soit, il décide de poursuivre son chemin contre vents et marées."

Saleh Kebzabo, infatigable opposant au régime d'Idriss Deby
Saleh Kebzabo, infatigable opposant au régime d'Idriss DebyImage : Getty Images/AFP/G. Cogne

Selon Saleh Kebzabo, les événements des derniers mois représentent un "coup d'État constitutionnel". "Comme il a fait un coup d'État électoral en 2016, il reste dans la logique des coups d'État. Mais je voudrais souligner qu'il n'aura pas la population derrière lui et il ne réussira aucun programme. Son bilan est un désastre, c'est un pays bloqué qui demande d'autres dirigeants mais pas lui."

Au  pouvoir depuis 28 ans, c'est la deuxième fois consécutive que le président Idriss Déby modifie la loi fondamentale.

Contrairement aux constitutions de 1996 et de 2005, la nouvelle constitution accorde à Déby de larges pouvoirs. Il aura à gérer le pays sans Premier ministre, ni vice-président.

Par ailleurs, tous les ministres doivent prêter serment devant lui avant la prise de fonction.