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Le spectre des poseurs de bombes anarchistes

27 janvier 2011

Le terrorisme d’extrême-gauche qui sommeille en Grèce depuis une trentaine d’années connaît un regain de violence depuis quelques mois. Le procès d'un groupe d'activistes vient de s'ouvrir à Athènes.

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Le 17 janvier dernier, la police garde l'entrée du tribunal d'Athènes où sont jugés les membres des Cellules de feu
Le 17 janvier dernier, la police garde l'entrée du tribunal d'Athènes où sont jugés les membres des Cellules de feuImage : AP

La commission des Libertés civiles du Parlement européen a conduit mardi un débat sur la lutte antiterroriste . Celui-ci a pris un sens particulier après les attentats de Moscou et des récentes menaces proférées par Ben Laden à l’encontre de la France. En dépit de la menace, les eurodéputés ont mis l’accent sur la protection des libertés.

Pour l’eurodéputé néerlandaise Sophia in’t Veld, les états sont tentés d’utiliser l’alibi de la lutte antiterroriste pour empiéter sur les libertés des citoyens : « Nous avons vu que la lutte antiterrorisme s’est déplacée au cours des dernières années d’une mission de protection de la loi attribuée à la police et la justice à une priorité de sécurité nationale confiée aux services secrets. Et ceci rend beaucoup plus difficile d’exercer un contrôle démocratique ou bien d’insister sur la responsabilité. Je note par exemple qu’une sorte d’embryon de service secret européen est en train de se former. Mais si nous avons un service secret européen alors nous avons besoin d’une surveillance. »

Arrivés sous escorte au tribunal, la plupart des anarchistes soupçonnés de terrorisme sont âgés d'une vingtaine d'années
Arrivés sous escorte au tribunal, la plupart des anarchistes soupçonnés de terrorisme sont âgés d'une vingtaine d'annéesImage : AP

Anarchistes grecs

La tension sociale est à son comble en Grèce. Ceci étant en grande partie lié à la crise économique dans lequel est plongé le pays et aux plans de restrictions budgétaires engagés par le gouvernement à Athènes. Des plans qui touchent durement la population. Ainsi, les manifestations, émeutes et affrontements avec la police se multiplient et le pays assiste depuis deux ans à la radicalisation d’une partie de plus en plus importante de sa jeunesse, ainsi qu’à une multiplication des groupes anarchistes qui basculent dans le terrorisme.

Depuis plusieurs mois, la police a procédé à de nombreuses arrestations de membres présumés appartenant à des groupes qui jusqu’à présent n’ont assassiné personne. Leur procès vient de s’ouvrir. Mais l’inquiétude demeure, d’autant que le terrorisme est un phénomène récurrent en Grèce depuis plus de trente ans.

Un reportage d'Angélique Kourounis et Thomas Jacobi.

L'eurodéputé écologiste Eva Joly, présidente de la commission Développement du Parlement européen
L'eurodéputé écologiste Eva Joly, présidente de la commission Développement du Parlement européenImage : DW

Bruxelles et la Côte d'Ivoire

Le Parlement européen a reparlé de l'Afrique. Cette semaine, la Commission des Affaires étrangères a en effet tenu une cession spécialement consacrée à la situation en Côte d’Ivoire. Cette réunion était consécutive à la présentation mardi du rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union européenne qui condamne, ce n’est une surprise pour personne, la fraude électorale orchestrée par Laurent Bagbo.

Certes, il n’est pas assuré que Laurent Bagbo soit bouleversé par le fait que le Parlement européen dont il ignore à peu près tout réclame qu’il cède le pouvoir au président légalement élu, Alassane Ouattara. Mais il est sans doute plus touché par les sanctions qui ont été prises à son encontre par l’Union européenne. C’est dans ce contexte plus général qu’il faut replacer cette intervention du Parlement européen et notamment la déclaration de l’eurodéputé Eva Joly qui est présidente de la Commission pour le Développement.

La Haute représentante aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, est critiquée pour son manque de dynamisme
La Haute représentante aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, est critiquée pour son manque de dynamismeImage : Picture alliance/dpa

Soft diplomatie

La diplomatie européenne, à peine créée sous l’autorité de la Britannique Catherine Ashton, affiche des ambitions très modestes qui risquent de décevoir tous ceux qui croyaient que le Traité de Lisbonne allait conférer plus de visibilité à l’Europe sur la scène internationale. La Haute représentante aux Affaires étrangères a en effet plaidé en faveur d’une Union européenne qui se tiendrait en retrait par rapport aux Etats. Qui plus est, Catherine Ashton soutient l’idée de l’Europe comme « soft power ».

Par « puissance douce » on entend généralement une puissance qui exerce son influence uniquement par la négociation. Ce qui est un moyen d’écarter la politique de défense européenne. Une vision très britannique, très Foreign Office de la diplomatie européenne qui agace de plus en plus Berlin et Paris qui, en décembre, se sont inquiétés de cette conception minimaliste et ont réclamé dans une lettre des avancées concrètes d’ici la fin 2011. Une manière de placer Catherine Ashton sous surveillance.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot