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Le spectre de la crise des réfugiés de 2015 refait surface

4 mars 2020

Alors que des milliers de déplacés par la guerre en Syrie attendent aux frontières de l'Europe, Bruxelles peine à trouver une réponse.

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Les forces de l'ordre grecques ont recours à des gaz lacrymogènes contre les migrants.
Les forces de l'ordre grecques ont recours à des gaz lacrymogènes contre les migrants.Image : picture-alliance/AA/H. M. Sahin

"Entrez tous, la porte est ouverte!", dit le titre de l'édito en Une de la page d'accueil du site de la Zeit Online.

"A la frontière turco-européenne se produit une catastrophe. Ce serait le bon moment pour les politiques allemands de montrer qu'ils ont encore un certain niveau de morale. Car en temps de guerre, si elle ne prend pas les armes, une population n'a généralement pas d'autre choix que de s'enfuir. Chaque adulte qui voit qu'il a affaire à un régime qui ne recule pas devant des enfants, des malades ou des civils va faire ce qui est presque inné à l'être humain : il court et prend la fuite."

Pour la Zeit, il est ainsi d'autant plus important de faire le distinguo entre des migrants économiques et ces personnes qui sont des déplacés de force, contrairement à ce que prônent les populistes de droite.

Ces personnes que l'on voit actuellement sur les photos dans les journaux, "n'ont pas eu le temps de résilier leur abonnement téléphonique ou de vendre leurs affaires sur ebay".

La présidente de la Commission européenne s'est rendue en Grèce à la frontière avec la Turquie.
La présidente de la Commission européenne s'est rendue en Grèce à la frontière avec la Turquie.Image : picture-alliance/AP Photo/Greek Prime Minister's Office/D. Papamitsos

Hypocrisie

Ainsi, commente la Frankfurter Rundschau, le voyage de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à la frontière en Grèce "partait certainement d'un bon sentiment. Mais quelques hélicoptères et quelques centaines de millions d'euros ne vont pas résoudre le problème des réfugiés. Pour cela, les Européens devraient organiser en toute transparence l'accueil de ces personnes, au lieu de les empêcher de mettre un pied sur le sol européen en les repoussant avec du gaz lacrymogène et des fils barbelés".

Plus direct encore, le Tagesspiegel qui estime que "l'Occident se réveille uniquement lorsque des déplacés atteignent ses frontières. Tant que les hommes, femmes et enfants souffrent loin de l'Europe dans la boue et le froid, ce n'est pas intéressant."

Le quotidien en veut pour preuve que "une rencontre des chefs de la diplomatie européens a été annoncée lorsque les déplacés sont arrivés à la frontière grecque, et non pas lorsque des centaines de milliers de personnes ont été chassées par la guerre vers la frontière avec la Turquie".

D'un coup, les politiques européens découvrent "la nécessité de discuter d'urgence avec Ankara."

Enfin, pour la Süddeustche Zeitung, si ces images rappellent "le cauchemar de 2015", l'Allemagne doit être aux avant-postes.

"Même si ce n'est pas facile, le pays le plus riche d'Europe doit aussi cette fois prendre les devants. La décision de la chancelière en 2015 (d'accueillir près d'un million de personnes, ndrl) était moralement juste et reste encore aujourd'hui supportable pour l'économie allemande."

Greta Thunberg s'est adressée au Parlement européen pour critiquer le projet de loi sur le climat
Greta Thunberg s'est adressée au Parlement européen pour critiquer le projet de loi sur le climatImage : Getty Images/K. Tribouillard

Loi climat

L'Europe, sur un autre front, à savoir celui du changement climatique. Bruxelles a présenté aujourd'hui sa loi sur le climat qui doit permettre à l'Union européenne d'atteindre un niveau neutre d'émission des gaz à effet de serre d'ici 2050.

Le principe est de d'absorber autant de carbone que l'on en émet. Mais tous les Etats membres ne seraient pour le moment pas contraints à ces efforts. De plus, aucun objectif intermédiaire n'a encore été fixé pour 2030, essentiel pour les prévisions des industriels.

Voilà qui fait dire à la Tageszeitung que "le Green Deal a rétréci pour devenir un mini deal" alors que "les plans pour protéger le climat se voulaient être aussi ambitieux que la mission sur la lune".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais