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Le "soleil du XXIe siècle" s'est éteint

19 décembre 2011

Dénommé ainsi par la propagande officielle, le leader nord-coréen Kim Jong-il est mort samedi d'une crise cardiaque. Il lègue à son fils Kim Jong-un l'héritage d'un pays coupé du monde et doté de l'arme nucléaire.

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Des soldats sud-coréens regardent un reportage télévisé consacré à la mort de Kim Jong-Il à la gare de Séoul
Des soldats sud-coréens regardent un reportage télévisé consacré à la mort de Kim Jong-Il à la gare de SéoulImage : dapd

Kim Jong-il, dont la santé s'était rapidement dégradée après un accident cérébral en 2008, était âgé de 69 ans, selon sa biographie officielle. Le "grand leader" dirigeait d'une main de fer depuis la mort de son père, Kim Il-sung, en 1994, la République populaire démocratique de Corée, unique dynastie communiste de l'Histoire, où règnent culte exacerbé de la personnalité, censure, exécutions et internements arbitraires dans des camps considérés par les ONG comme des mouroirs de masse.

Son plus jeune fils Kim Jong-un, âgé de moins de 30 ans, a été désigné pour prendre sa succession. Un choix qui était attendu mais qui plonge la communauté internationale dans l'expectative, tant le nouveau leader est inconnu. Les Etats-Unis, un proche allié de la Corée du Sud, où sont stationnés quelque 28.500 soldats américains, ont immédiatement fait savoir qu'ils surveillaient la situation "de près", en soulignant qu'ils souhaitaient la "stabilité" dans la péninsule.
    

Le personnel de l'ambassade nord-coréenne à Pékin, la capitale chinoise, met le drapeau national en berne
Le personnel de l'ambassade nord-coréenne à Pékin, la capitale chinoise, met le drapeau national en berneImage : dapd

Présentatrice en pleurs

La mort de Kim survient alors que Washington et Pyongyang avaient relancé leurs consultations directes ces derniers mois au sujet du nucléaire nord-coréen, avec parfois l'intercession de la Chine, l'un des rares soutiens du régime. Pékin a fait part lundi de ses "profondes condoléances", selon l'agence Chine nouvelle.

En Corée du Sud, l'armée a été placée en état d'alerte et la surveillance de la frontière ultra-sécurisée avec la Corée du Nord, le long de laquelle est stationnée une grande partie des troupes nord-coréennes, a été renforcée. Les deux Corées restent techniquement en état de conflit armé depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-53).

Le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne dans la première moitié du XXe siècle et n'a jamais entretenu de relations diplomatiques avec Pyongyang, a présenté, contre toute attente, ses "condoléances" pour le décès de Kim. Né officiellement le 16 février 1942, Kim Jong-il est décédé samedi 17 décembre à 8h30 locales (le 16 décembre à 23h30 GMT). Selon l'agence de presse nord-coréenne, la cause de sa mort est liée à un "infarctus du myocarde sévère et une crise cardiaque" survenue dans son luxueux train blindé, au cours d'un déplacement en province.

Une présentatrice en pleurs a annoncé sa mort à la télévision d'Etat, rappelant les scènes d'hystérie qui avaient accompagné la mort de Kim Il-sung. Promu ces dernières années à de hautes fonctions militaires et politiques, le futur leader nord-coréen, Kim Jong-un, reste pour sa part largement énigmatique. Les médias officiels ont appelé les Nord-Coréens à le reconnaître comme leur nouveau leader.

Auteur : Jean-Michel Bos (avec AFP)
Edition : Sébastien Martineau