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Le prix Nobel de la paix commenté par la presse allemande

11 octobre 2019

Les journaux allemands saluent unanimement le prix Nobel de la paix décerné au premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

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Friedensnobelpreis 2019 Äthiopien | Ministerpräsident Abiy Ahmed
Image : Getty Images/AFP/E. Soteras

"Quel triomphe", se félicite la Tageszeitung qui ne tarit pas d'éloges. "Le prix Nobel de la paix d'Abiy Ahmed signifie une reconnaissance largement méritée pour le pays africain avec les plus grandes ambitions de réforme du moment."

Pour le journal, le Premier ministre éthiopien "est la star de la jeune génération montante du continent, qui veut enfin rendre l'Afrique vivable pour les Africains."

Et même s'il n'est en poste que depuis début 2018, "l'homme de 43 ans a déjà accompli davantage que d'autres chefs d'Etat et de gouvernement n'ont accompli dans leur vie."

Ne pas tomber dans le triomphalisme

La Frankfurter Allgemeine Zeitung en profite pour rappeler qu'au-delà de la paix avec le rival érythréen que le quotidien décrit comme "le coup d'échec ultime" qui a aussi aidé "le Soudan a vivre une transformation politique", Abiy Ahmed "a brisé tout une série de tabous : il a fait libérer des prisonniers politiques, a mis fin à l'état d'urgence, a rayé des groupes d'opposition de la liste des organisations terroristes et a libéralisé l'économie."

L'annonce du prix Nobel de la paix à Oslo.
L'annonce du prix Nobel de la paix à Oslo.Image : Reuters/NTB Scanpix/Stian Lysberg Solum

Pour autant, il ne faut pas sombrer dans la suffisance car "on attend encore les effets que beaucoup de mesures sont censées produire et la paix durable et la stabilité n'existent pas encore dans la région.

Mais ce prix Nobel de la paix est aussi un signal pour dire : il faut continuer ainsi."

Notre Dame et le Ghana

Dans un tout autre registre, la Berliner Zeitung nous a appris cette semaine que la restauration de la charpente de Notre Dame de Paris pourrait être réalisée grâce à du bois très spécial venu du Ghana.

"Comme en France il n'y a plus suffisamment de vieux chênes dont le bois pourrait servir à la restauration de la charpente partie en fumée, une entreprise ghanéenne a proposé ses services", écrit le journal.

Les travaux de rénovation sont en cours à Notre Dame.
Les travaux de rénovation sont en cours à Notre Dame.Image : AFP/Getty Images/P. Lopez

En effet, cette société possède les arbres enracinés au fond du Lac Volta, un vaste lac artificiel qui s'était formé lors de la construction du barrage d'Akosombo dans les années 60. Avant d'être submergés et recouverts d'eau, ces arbres avaient déjà plus de 500 ans.

Depuis, "les troncs conservés par l'eau se trouvent dans leur phase de fossilisation et sont plus durs et résistants que n'importe quel autre bois de la planète".

Risques pour l'écosystème

Le patron de l'entreprise a ainsi assuré dans une interview qu'il possédait suffisamment de matière première pour le chantier de Notre Dame, avec un bois dont les caractéristiques sont très semblables au chêne des marais utilisé lors de la construction de la cathédrale au Moyen Age.

Le lac Volta s'est formé lors de la construction du barrage d'Akosombo.
Le lac Volta s'est formé lors de la construction du barrage d'Akosombo.Image : picture-alliance / dpa

Si la solution est saluée par des architectes, des défenseurs de l'environnement estiment que l'abattage des arbres au fond du Lac Volta nuirait à son écosystème, notamment aux poissons qui y pondent des œufs, alors que quelque 300.000 familles ghanéennes dépendant de la pêche dans cette zone.

A voir qui aura gain de cause. L'entreprise ghanéenne estime le montant d'un éventuel deal avec la France à quelque 50 millions de dollars.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais