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Le principe du « zéro dette »

2 décembre 2011

Le président Nicolas Sarkozy s'est rangé sur la position de la chancelière Angela Merkel. Laquelle, dans un discours prononcé au Bundestag, a affirmé que l'orthodoxie budgétaire était la solution à la crise de l'euro.

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La chancelière Angela Merkel durant son discours au Bundestag vendredi à Berlin
La chancelière Angela Merkel durant son discours au Bundestag vendredi à BerlinImage : picture-alliance/dpa

Le président Nicolas Sarkozy s'est aligné sur la position de l'Allemagne sans aucune contrepartie. En effet, le principe des eurobonds - qui permettait de mutualiser les dettes européennes - mais aussi celui d'une intervention plus importante de la Banque centrale européenne, la BCE, sur les marchés : tout cela a été mis de côté alors même qu'il s'agissait de revendications de la part de Paris, des revendications repoussées par Berlin.

Cela signifie que l'Allemagne est a priori parvenue à imposer ses vues. Le principe de la rigueur et de l'équilibre budgétaire est ainsi en train de s'imposer au détriment de la solution des eurobonds ou de la BCE. Ceci signifie que la solution de sortie de crise ne doit pas être trouvée dans une aide extérieure apportée aux pays endettés, mais bien dans une longue cure d'austérité destinée à épurer leurs finances publiques. C'est donc bien là la vision traditionnelle allemande et c'est elle qui semble s'imposer à une semaine d'un sommet européen qui sera une nouvelle fois décisif.

« L'élément central d'une union budgétaire doit être un nouveau contrôle européen des dettes pour les États-membres. Nous devons mettre en place de meilleures structures de surveillance au sein de la zone euro afin de détecter et de corriger plus tôt les erreurs et éviter ainsi les crises », a déclaré la chancelière Angela Merkel.

Politique de l'autruche

Le président français Nicolas Sarkozy s'est converti aux vertus de l'orthodoxie germanique
Le président français Nicolas Sarkozy s'est converti aux vertus de l'orthodoxie germaniqueImage : dapd

Pourtant, il y a une différence énorme entre la théorie - pas d'intervention de la BCE - et la pratique : car la BCE intervient toujours sur le marché secondaire pour aider les Etats endettés. Cela signifie que l'hypocrisie consiste à dire : l'indépendance de la BCE est totale mais si la BCE juge, en toute souveraineté, qu'elle veut intervenir sur les marchés, alors nous n'y pouvons rien. Une politique de l'autruche qui illustre assez bien le jeu qu'il peut y avoir entre les principes politiques et la réalité des marchés.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard