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Le pouvoir congolais se frotte les mains

Saleh Mwanamilongo
13 novembre 2018

En République démocratique du Congo, la division de l’opposition autour du choix d’un candidat unique pour la présidentielle du 23 décembre fait l’affaire du parti au pouvoir.

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Kongo Emmanuel Ramazani Shadary
Image : REUTERS

"Ce sont des personnes qui changent à chaque instant leurs positions" (Patrick Nkanga, PPRD)

La volte-face de l’opposition n’a bien entendu pas laissé indifférent le camp du président Joseph Kabila. Dans un tweet moqueur, Néhémie Mwilanya , le coordonnateur du comité stratégique du FCC et directeur de cabinet du président Kabila, invite "tous ceux et celles des compatriotes profondément déçus et frustrés par cette énième trahison de notre peuple par les leaders de l’opposition à rejoindre le camp du Congo, le FCC."

L’opposition politique congolaise n’a pas d’alternative crédible, estime pour sa part Patrick Nkanga, rapporteur du bureau politique du PPRD (parti présidentiel) et membre de l’équipe de campagne du candidat de Ramazani Shadary.

"Nous les connaissons, nous savons que ce sont des personnes qui changent à chaque instant leurs positions, donc l’étonnement de notre côté n’est pas inédit parce que nous savons à qui nous avons à faire au niveau de l’opposition. Aujourd’hui, la population sait nettement voir à qui elle fait face et à qui elle a à faire au niveau de l’opposition, je pense que c’est une forte désolation", indique-t-il.  

Dans la presse locale et sur les réseaux sociaux c’est l’incompréhension.

Jean-Claude Katende, président de l’ONG des droits de l’homme ASADHO, s’interroge si "l’opposition est consciente, du fait, que "plus cette opposition se fracture, plus le FCC se frotte les mains!". 

Ce revirement de l’opposition était prévisible, estime l’écrivain et l’analyste politique Tshitenge Lubabu.

"Le fait qu’ils se soient retrouvés à quelques semaines des élections, j’ai eu l’impression que c’était du bricolage. Parce que s’ils avaient eu cette volonté de présenter une seule personne au nom de toute l’opposition, ils l'auraient fait depuis longtemps. Ils ont décidé d’une façon étrange comme si c’était des enfants qui s’amusaient, c’est normal que leurs bases disent refusent d’être mis devant le fait accompli", analyse-t-il. 

Martin Fayulu a, dans un tweet ce mardi, appelé Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe à dépasser les considérations partisanes et à privilégier l’intérêt supérieur de la nation.