1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le plan de paix pour le Proche-Orient peine à convaincre

29 janvier 2020

Donald Trump l'a présenté comme le "deal du siècle". Mais son plan de paix semble avant tout être un cadeau au premier ministre israélien.

https://p.dw.com/p/3WzaY
Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Benjamin Netanyahou
Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Benjamin Netanyahou Image : picture-alliance/Consolidated News Photos/CNP/J. Lott

"Ce plan c'est de l’annexion" (Saeb Erekat)

Le plan de Donald Trump présenté mardi 28 janvier à Washington et rejeté aussitôt par le camp palestinien prévoit la création d’un Etat palestinien avec pour capitale une partie de Jérusalem-Est, une Palestine démilitarisée, un gel des colonisations et la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain. Depuis sa présentation, les réactions insistent sur le fait que le président américain a pris en compte seulement les intérêts israéliens.

Absence des parties palestiniennes

C’est un énième plan de paix sur lequel la communauté internationale n’affiche pas son unanimité. Selon le professeur de relations internationales à l’université de Tel-Aviv, Emmanuel Navon, ce plan de Trump n’est pas si différent des précédents "qu’il s’agisse de la proposition Clinton ou bien du plan Olmert ou encore du plan Obama-Kerry".

Lors de sa présentation à la Maison Blanche, les autorités palestiniennes étaient absentes. Le Hamas et l’Autorité palestinienne ont tout de suite rejeté le plan après sa présentation. Saeb Erekat, négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, a vu dans le plan Trump un copier-coller du plan Netanyahou et des colons :

"Les Américains n’y ont ajouté aucun mot. Ce plan est de l’annexion, de l’apartheid. On s’éloigne des accords d’Oslo, des accords internationaux et de la paix entre Palestiniens et Israéliens."

Le président palestinien Mahmoud Abbas a rejeté le plan Trump
Le président palestinien Mahmoud Abbas a rejeté le plan TrumpImage : Reuters/R. Sawafta

La résolution onusienne

D’autres pays comme la Turquie et l’Iran ont vertement critiqué le plan de paix. Téhéran évoque un "cauchemar pour la région et le monde". D’autres pays soutiennent, tout comme l’ONU, une résolution du conflit israélo-palestinien sur la base des frontières de 1967. Israël avait annexé, après la guerre des Six jours en 1967 la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. 

De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas croit que le plan Trump soulève des questions sur "l'implication des parties au conflit et sa relation avec les positions juridiques reconnues".

Feu vert des Etats-Unis

Donald Trump a indiqué que son "deal du siècle" était la dernière chance pour les Palestiniens.

Militant anticolonialiste israélien, Michel Warschawski n’entrevoit pas une résolution du conflit à travers ce plan de paix. "Les Palestiniens ont même rampé, devant les Américains, sous différentes administrations pour parvenir un accord", affirme-t-il.  Car, pour cet activiste, Donald Trump donnerait le feu vert à Israël pour la poursuite de sa politique de colonisation. Il craint "une vague qui dépassera les frontières des territoires occupés par Israël parce que c’est l’ensemble de la nation arabe qui est humiliée par cette approche coloniale du XIXe siècle mise en œuvre par Donald Trump".

Le professeur de relations internationales à l’université de Tel-Aviv, Emmanuel Navon, regrette que le leadership palestinien a rejeté différents plans qui lui étaient pourtant favorables. Il estime qu’en dépit des critiques, Israël pourrait appliquer le plan de paix après les élections législatives anticipées de mars prochain.

"On peut s’attendre à des véritables décisions opérationnelles après les élections du 2 mars. Encore faudrait-il qu’une majorité émerge. Car il n’est pas sûr qu’après les élections du 2 mars on ait une majorité qui essayera de mettre en place le plan Trump."

A l’issue des législatives de l’an dernier, le parti de Benjamin Netanyahou et celui de Benny Gantz étaient au coude à coude et ont essayé successivement, mais sans succès, de former un gouvernement.

Les deux hommes étaient présents à la Maison Blanche  lors de la présentation du plan de paix.

"Ce plan c'est de l’annexion" (Saeb Erekat)