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Le pasteur Ntumi ne fait pas l'unanimité dans le Pool

Arsène Severin
22 août 2018

L'ex-chef rebelle Ntumi fait un pas vers le désarmement dans la région du Pool, au Congo, mais il se met à dos les ONG locales qui l'accusent de ne penser qu'à lui. Les autorités veulent récupérer 3.000 armes.

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Kongo Rebellen in Brazzaville
Image : Getty Images/AFP/M. Longari

Kongo/Ntumi - MP3-Stereo

Au Congo-Brazzaville, la société civile dénonce les conditions posées par le pasteur Ntumi pour accepter le ramassage d'armes dans la région du Pool. Les ONG estiment que l'ex-chef rebelle, qui réclame des conditions de vie décentes, ne pense qu'à son intérêt personnel, et non à ceux population. 

Le pasteur Ntumi est d'accord pour accompagner l'opération de ramassage d'armes dans le Pool. Il souhaite cependant que sa propre situation, aujourd'hui de maquisard, soit améliorée. L'ex-chef rebelle dit dormir en forêt, il n'a ni maison ni de quoi vivre aisément.

"Je suis un homme, j'ai des enfants. Bientôt, il va pleuvoir, comment je vais faire ? Repartir dans la forêt, trouver des feuilles et faire encore des huttes ? On peut remettre une arme, mais la situation qui a provoqué qu'un tel prenne une arme, si on ne l'a pas réglée, c'est comme si on s'était battu comme des animaux. Et quand je vous le dis, vous dites que je pose des conditions", affirme le pasteur Ntumi.

Pour la cellule de ramassage des armes auprès de la commission mixte de paix, cela ne devrait pas poser de problèmes, car ce ne sont que des conditions humaines. Ce ne sont pas des conditions politiques qui puissent bloquer le processus de paix dans le Pool. Pour ne pas ne pas perdre le temps, le gouvernement peut lever ces obstacles, estime la commission.

Mais la société civile affirme que les revendications du pasteur Ntumi sont égoïstes, car elles ne sont tournées que vers sa propre personne. Loamba Moke, président de l'Association pour les droits et l'univers carcéral, une ONG locale :

"Le pasteur Ntumi ne craint rien, il veut revendiquer ses propres droits, même ceux de ces militants, il ne les revendique pas. Il veut qu'on lui construise des maisons, mais il ne se soucie pas de la population qui a souffert pendant longtemps et qui a perdu ses biens, à cause de lui", déplore Loamba Moke.

Les délégués de Ntumi qui avaient suspendu leur participation à la commission mixte sont revenus dans la capitale et pourraient reprendre leurs places. Les rebelles ont pris les armes après la réélection contestée en mars 2016 du président Denis Sassou Nguesso, 74 ans dont 34 au pouvoir au total.