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Le parti dirigé par Maurice Kamto menacé de dissolution

Elisabeth Asen
31 janvier 2019

Après la marche réprimée du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto pourrait voir son parti disparaitre selon le ministre de l'Administration territoriale.

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Kamerun Präsidentschaftswahl Wahlkampf | Maurice Kamto
Image : DW/H. Fotso

Attroupement, rébellion en groupe, insurrection, hostilité contre la patrie, association des malfaiteurs, complicité et trouble à 'ordre public : voilà les chefs d'accusation retenus contre Maurice Kamto et ses compagnons à l'issue des auditions entamées depuis lundi (28.01.19), au Groupement spécial d'opération (GSO).

Suite à la Marche blanche organisée le 26 janvier, sans autorisation des pouvoirs publics et qui a tourné à l'émeute, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pourrait voir son parti dissout. 

Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, l'a d'ailleurs mentionné lors d'une conférence de presse à Yaoundé au soir du 26 janvier.

"L'article 18 dispose que tout parti politique peut être dissout par décision du ministre de l'Administration territoriale (Minat), agissant en vertu de l article 17 alinéa 1. Lorsque le Minat  se rend compte que le parti politique dont il s'agit est dans un fonctionnement qui ne respecte plus les règles, il peut prendre une décision qui dissout le parti", explique Me Libam Edese Brice. Celui-ci évoque les textes sur lesquels le ministre peut s'appuyer.

Kamerun Präsidentschaftswahlen Unterstützer von Maurice Kamto
Image : Reuters/Z. Bensemra

En revanche, Me Libam estime que décider de la dissolution d'un parti qui mobilise autant de sympathisants n'est pas sans conséquences. 

"La conséquence première est que le MRC arrête d'exister en tant que parti politique. Le MRC ne pourra donc plus poser des actes en tant qu'entité juridique, il ne pourra plus investir des candidats à aucune élection municipale, législative, régionale, sénatoriale ou présidentielle. Et puis le MRC ne pourra plus obtenir pour son compte propre une déclaration de manifestation publique. Et comme c'est une année électorale, nous ne sommes pas sûrs que jusqu'à la convocation du corps électoral, le MRC sera en mesure d’investir des candidats", dit-il.

Les partisans de Maurice Kamto dénoncent ce qu’ils appellent des « intimidations » et appellent, en dépit de l’incarcération de leur leader, à de nouvelles manifestations les 2 et 9 février prochain.