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Le paludisme, toujours un fléau en RDC

Zanem Nety Zaidi
25 avril 2022

Reportage à Goma sur les ravages du paludisme dans l'Est de la République démocratique du Congo.

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L'anophèle, moustique responsable de la transmission du paludisme
L'anophèle, moustique responsable de la transmission du paludismeImage : David Spears/Ardea/imago images

Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme.

"Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies" - voilà le thème à travers lequel l'Organisation mondiale (OMS) de la santé encourage cette année à trouver de nouvelles approches de lutte contre le paludisme. A l'origine de cet appel à l'innovation, il y a la stagnation des progrès ces dernières années, en particulier, dans les pays les plus affectés dans le monde. L'OMS estime que 627.000 personnes sont mortes de paludisme uniquement pour le compte de l'année 2020 et dans 85 pays.

Mosambik Ärzte ohne Grenzen in Cabo Delgado
Image : Igor G. Barbero/MSF

Dans l'est de la République démocratique du Congo, beaucoup de ménages sont exposés à cause du manque de prévention. De nombreuses familles dorment sans moustiquaires, une situation qui amplifie la propagation de la maladie.

Les moustiquaires imprégnées sont trop chères

Timukaga Thérèse est une habitante du quartier de Kyeshero à Goma. Chaque soir, ses dix enfants et elle, dorment sans moustiquaire imprégnée. Elle n'a pas les moyens de s'en procurer.

Cela expose les enfants à des maladies. Timukaga Thérèse doit alors recourir aux plantes médicinales, qui parfois ne fonctionnent pas. Elle révèle que la dernière fois, elle a enterré son fils qui est mort après avoir souffert du paludisme, faute de soins adéquats. 

"J'ai plusieurs enfants, il y a beaucoup de cas de paludisme dans notre région, je n'ai pas les moyens de les soigner quand mes enfants sont touchés par le paludisme, raconte-t-elle. Quand ils sont malades, nous cherchons des herbes médicinales, nous les préparons et ensuite nous couvrons les enfants avec du tissu imbibé d'eau chaude. Je n'ai pas de moustiquaire. On nous les a données mais elles sont devenues vieilles, nous n'avons rien à faire".  

Un vaccin contre le paludisme qui suscite de l'espoir

De nombreuses personnes ont souvent eu recours à la médecine traditionnelle pour traiter le paludisme, mais le résultat n'est pas toujours satisfaisant.

Mieux soignés à l'hôpital

C'est pourquoi la plupart préfèrent se faire soigner à l'hôpital, comme ici à l'hôpital général de Kyeshero à Goma.

C'est ici que Patrick Kasembe a été traité contre une crise de paludisme. Il témoigne : "Je suis tombé malade, j'ai beaucoup souffert parce qu'avant j'avais eu recours aux traitements traditionnels mais cela ne m'a pas apporté de solution. Mais quand je suis venu ici à l'hôpital, j'ai été traité avec soin et aujourd'hui je me sens très bien et en bonne santé". 

Une grande majorité des victimes du paludisme sont recensée sur le continent africain. Un projet-pilote de vaccination a été mené par l'OMS au Ghana, au Malawi et au Kenya, qui semble prometteur.
Une grande majorité des victimes du paludisme sont recensée sur le continent africain. Un projet-pilote de vaccination a été mené par l'OMS au Ghana, au Malawi et au Kenya, qui semble prometteur.Image : Jerome Delay/AP Photo/picture alliance

Le paludisme est l'une des pathologies les plus fréquemment enregistrées dans cet hôpital, explique le docteur Fabrice Bishenge, médecin à l'hôpital de Kyeshero :

"Le paludisme est une pathologie qui occupe une place très importante dans la prise en charge des patients ici à l'hôpital de Kyeshero. Sur plus de 15.000 cas que nous avons reçus en 2021, nous avons enregistré plus de 3.150 cas de paludisme et parmi ces cas, nous avons les cas des enfants qui ont moins de cinq ans. Souvent, nous revenons avec beaucoup de patients qui viennent ici avec une anémie causée par la maladie, c'est pourquoi nous enregistrons aussi beaucoup de décès."

En République démocratique du Congo, le paludisme a fait partie en 2018, des principales causes de morbidité et de mortalité, représentant ainsi 44 % de l'ensemble des consultations et 22 % des décès.