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Le nouveau rapport accablant de l'ONU sur le Kasaï

Rémy Mallet
4 août 2017

Un rapport de l'ONU paru vendredi à propos du Kasaï fait état de plus de 250 exécutions entre mars et juin de cette année. Des exactions qui seraient l'œuvre de milices, de rebelles mais aussi des agents de l'Etat. 

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Kongo Christlicher Sektenführer gewaltsam aus Gefängnis n Kinshasa befreit
Image : picture alliance/AP/J. Bompengo

Des "exécutions sauvages": voilà comment l'ONU qualifie les massacres commis en l'espace de quatre mois dans la région du Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo. Parmi près de 251 personnes victimes, les enquêteurs du Haut-commissariat des droits de l'Homme de l'ONU ont dénombré 62 enfants : 30 avaient moins de 8 ans. 

Les responsables de ces crimes: des milices ou des rebelles, mais aussi des groupes armés pro-gouvernementaux. Face à ces atrocités, les Nations unies appellent les autorités de Kinshasa à réagir. 

"Le Haut-commissariat invite le gouvernement congolais à envoyer un message et des instructions clairs pour que ces violences prennent fin. Les milices doivent être démantelées, toutes les milices. Les forces de sécurité, la police et l'armée, qui effectuent des opérations dans la région doivent rendre compte de leurs agissements. Elle doivent aussi se conformer aux règles internationales des droits humains et en avoir conscience dans l'excercice de leurs fonctions", a déclaré Scott Campbell, le chef de la section de l'Afrique centrale et occidentale du Haut-commissariat des droits de l'homme.   


Angola Flüchtlingslager nahe Kakanda
Le rapport se fonde sur des entretiens menés par les enquêteurs avec 96 personnes, qui ont fui vers l'Angola voisin, pour échapper aux violences en cours au Kasaï.Image : DW/N. Sul d'Angola

Pour les autorités congolaises, il s'agit d'un rapport tendancieux car l'enquête n'a pas été menée de manière conjointe.

"Il y a peine quelques jours ont été nommés les trois personnes qui doivent représenter le Conseil des Nations unies autorisées à descendre sur les lieux avec les compétences congolaises et celles des Nations unies pour nous fournir un éclairage sur les victimes et les coupables qui doivent être envoyées devant les cours et tribunaux congolais. Leur arrivée a été prevue pour le 3 septembre.  Ils ne sont pas encore arrivés et nos partenaires de l'ONU publient un rapport. Sur quoi est-il fondé? Il faut simplement détruire la reputation de la RDC, c'est ça l'objectif", a affirmé Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. 

Le 23 juin dernier, une résolution du Conseil des droits de l'Homme prévoyait l'envoi d'une commission mixte d'enquêteurs au Kasai. Les combats dans cette région ont commencé en août 2016 entre la milice Kamwina Nsapu et le gouvernement. Les violences ont eu un impact sur l'économie avec notamment la diminution de la production de diamant.