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Le mois du Ramadan marqué par le terrorisme

Philippe Pognan6 juillet 2016

La série d’attentats terroristes meurtriers perpétrés dans plusieurs pays pendant le mois du ramadan est l’un des thèmes commentés par les éditorialistes allemands.

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Saudi-Arabien, Selbstmordanschlag in Medina
Image : picture-alliance/dpa/Saudi Press Agency

"Le ramadan a été le mois du terrorisme du groupe "Etat islamique", constate la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L’EI a voulu montrer au monde qu’il peut frapper partout! C’est ce qu’il a fait surtout au cours de la dernière semaine du mois de jeûne: d’Istanbul à Dacca en passant par Bagdad. L’apogée sanglante de ce terrorisme a frappé l’Arabie Saoudite à l’avant-dernier jour du mois. Avec trois attentats, "l’Etat islamique" a déclaré la guerre au royaume saoudien. Les attentats contre un consulat général des Etats-Unis et une mosquée chiite n’étaient pas une surprise. Par contre, l’attentat contre la mosquée du prophète à Médine est une véritable déclaration de guerre aux musulmans traditionnels qui ont une autre interprétation de l’islam que les djihadistes.

Bangladesch IS-Anschlag in Dhaka - Rapid Action Batallion
Des hommes du RAB, (Bataillon d'Action Rapide) à Dacca après l'attentat terroriste le 2 juillet. L'Etat islamique a annoncé que de nouvelles attaques se produiront au Bangladesh tant que la charia, la loi islamique, ne sera pas instaurée.Image : picture-alliance/dpa
Irak Bagdad Anschlag Karrada Einkaufszentrum
Le centre commercial dévasté de Karrada à BagdadImage : Getty Images/AFP/A. Al-Rubaye

L’éditorialiste de la taz, die tageszeitung se montre perplexe au sujet de l’attentat sur la mosquée de Médine. Même avec la vision rudimentaire du monde propre à l’Etat islamique, cette attaque n’a pas de sens, selon le journal de Berlin. Chaque année cette mosquée est visitée par des millions de pèlerins sunnites et chiites. Et selon la légende, le prophète Mahomet aurait trouvé refuge à Médine après avoir été chassé de la Mecque. En Arabie Saoudite, de nombreuses voix ont tout de suite dénoncé l’Iran comme étant l’instigateur de l’attaque à Médine. Pourtant, constate l’éditorialiste, Téhéran a condamné les attentats et appelé les Saoudiens à lutter ensemble contre la menace terroriste."

Saudi-Arabien, Selbstmordanschlag in Medina
Un attentat-suicide sans précédent perpétré lundi soir devant la Mosquée du prophète à Médine, a coûté la vie à quatre gardes de sécurité.Image : picture-alliance/AP Photo/Courtesy of Noor Punasiya

Autre thème: la modification du droit d'asile européen et la Hongrie

Les Etats membres pourraient bien être contraints d'accepter des quotas de réfugiés ou, faute de quoi, de s'acquitter d'une amende, rappelle la Süddeutsche Zeitung.

Ungarn PK Orban zur Flüchtlingskrise
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban refuse d'accueillir des réfugiés musulmans dans son paysImage : Reuters

Le Premier ministre hongrois y est farouchement opposé et a annoncé qu'il allait organiser un référendum sur la question, le deux octobre prochain. Depuis des mois, Viktor Orban ne cesse de répéter que Bruxelles voudrait forcer la Hongrie à vivre avec des musulmans, que les réfugiés amèneraient avec eux le terrorisme dans le pays, que le continent serait déstabilisé par la migration des peuples et que le style de vie des Européens serait détruit. C’est pourquoi il veut demander aux Hongrois leur avis sur la question", afin de lancer un signal fort à Bruxelles. Le quotidien de Munich craint qu’il n’obtienne satisfaction, car une propagande massive est faite depuis des mois dans tout le pays avec une campagne basée sur la peur de l’étranger avec des milliers d’affiches, de spots publicitaires, de discours populistes, le tout accompagné de lois draconiennes.

Ungarn Flüchtlinge in Kiskunhalas
Des migrants demandeurs d'asile protestent contre les conditions qui règnent dans un centre d'accueil en Hongrie à la frontière serbe (juin 2016)Image : picture alliance/dpa/S. Ujvari

" Pourquoi tout cela?" s’interroge l’éditorialiste qui répond lui -même à sa question: "il semble que le gouvernement hongrois veuille, par cette campagne totalement superflue, détourner l’attention des Hongrois des thèmes vraiment importants que sont les crises du système de santé et du système éducatif, ou encore la fuite des cerveaux parmi les jeunes élites. La Süddeutsche conclut : la démarche xénophobe de Viktor Orban est aussi populiste que cynique! "