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Le Maroc propose de rapatrier des migrants depuis la Libye

6 décembre 2017

Après le sommet Union africaine - Union européenne, Rabat propose des avions pour aider au transport et au rapatriement dans leur pays d'origine des migrants bloqués en Lybie.

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Gambia freiwillige Rückkehrer aus Libyen auf dem Flughafen in Banjul
Image : Reuters/L. Gnago

Le Maroc l'a annoncé ce lundi lors d'une réunion de l'Union africaine. Le pays se dit prêt à affréter ses avions pour évacuer les migrants africains retenus dans les camps en Libye.

La décision de lancer cette opération fait suite au dernier sommet Union africaine - Union européenne, tenu les 29 et 30 novembre à Abidjan. Selon la Commission de l'Union africaine, la première phase de cette opération de rapatriement concerne environ 4.000 migrants africains retenus dans les camps près de Tripoli, une zone contrôlée par le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Pour arriver à cette première opération, les dirigeants du continent savent qu'ils doivent mobiliser rapidement des moyens financiers avec le soutien des partenaires européens. Pour l'instant, seul le Rwanda a exprimé sa volonté d'accueillir jusqu'à 30.000 migrants qui ne souhaitent pas retourner dans leurs pays d'origine. 

 

Le Maroc bien équipé

Gambia freiwillige Rückkehrer aus Libyen auf dem Flughafen in Banjul
Image : Reuters/L. Gnago

Le Maroc a également offert une aide logistique pour le transport des migrants bloqués en Libye. Le pays dispose en effet d'une flotte aérienne qui ralie presque toutes les capitales africaines.

Les autorités marocaines voient en l'Union africaine, le terrain politique le mieux approprié pour leurs actions sur le continent. "Le Maroc ne s'est pas trop abstenu par rapport à ce qui se passe en Libye. Le principal accord de paix concernant ce pays a eu lieu à Skhirat (le 17 décembre 2015, ndlr.) au Maroc", explique Nizar Messari de l'université Al Akhawayn d'Ifrane, qui rappelle les premiers pourparlers inter-libyens parrainés par le royaume du Maroc.

Le vice-président de l'université rappelle que le Maroc avait joué justement ce rôle de rapprochement dans la question libyenne.

"Seulement cette fois, c'est un peu joindre les deux bouts. Joindre la Libye avec les ressortissants africains qui rejouent un rôle de plus en plus prépondérant dans la politique étrangère du Maroc. C'est un peu ça la nouveauté dans cette question."

L'offre faite par le Maroc et celles d'autres partenaires de l'Union Africaine sont examinées pour une meilleure identification des migrants qui ont besoin d'un document de voyage avant l'organisation de vols spéciaux.

 

Voir plus loin que le rapatriement

Gambia freiwillige Rückkehrer aus Libyen auf dem Flughafen in Banjul
Image : Reuters/L. Gnago

Mais certains appellent à aller plus loin que le rapatriement des migrants de la Libye. C'est le cas d'Ablassé Ouédraogo, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères. 

"L'identification des gens ne pose pas problèmes parce que ceux qui sont dans cette situation se connaissent. Et je me dis que quand vous êtes dans une situation de détresse, le secours, vous l'attrapez", estime-t-il. "Donc transporter les gens et les ramener dans leurs pays d'origine pourrait ne pas être un problème. Mais quand ils vont regagner leur pays, quelques mois après, ils vont reprendre le chemin parce qu'ils ne trouvent pas de solutions à leurs problèmes de survie chew eux. Et c'est ça, tout le drame de l'Afrique", poursuit l'ancien ministre. 

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 15.000 migrants croupissent dans des centres de rétention officieusement contrôlés par le gouvernement d'Union nationale libyen (GNA) et des milices loyales au GNA.

Des milliers d'autres migrants sont emprisonnés dans des centres en dehors de tout contrôle, que ce soit des autorités libyennes ou des organisations internationales.

Au total, quelques 3.800 migrants africains en Libye doivent être rapatriés d'urgence selon le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Facki Mahamat, soulignant que le nombre total de migrants en Libye se situe entre 400.000 et 700.000.