1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le Mali entre deux élections

Yaya Konaté (Bamako)19 novembre 2013

Les Maliens sont appelés aux urnes dimanche pour choisir leurs nouveaux députés. Un scrutin qui intervient à un peu plus de cent jours de la présidentielle qui a porté Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir.

https://p.dw.com/p/1AKnN
Le président malien IBK a été investi le 4 septembre à Bamako
Le président malien IBK a été investi le 4 septembre à BamakoImage : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

Le président de la république Ibrahim Boubacar Keïta le savait bien. En prenant les rênes de l'État malien le 4 septembre dernier, il héritait d'une situation peu reluisante et de nombreux défis l'attendaient, aussi bien sur les plans politique et économique que social.

Cent jours après sa victoire à la présidentielle ses partisans estiment que le pays est en marche avec les actions entreprises notamment sur le chantier de la réconciliation nationale.

Des progrès sur la réconciliation nationale

Selon Fodé N'Diaye, secrétaire général du mouvement Sabati 2012, mouvement politico-religieux qui a soutenu la candidature d'IBK, le président « a réussi à beaucoup avancer sur la crise du nord, à travers l'organisation des assises et des états généraux de la décentralisation, qui font partie des éléments importants pour la résolution de la crise. »

En juillet, le MNLA avait fait campagne pour la présidentielle
En juillet, le MNLA avait fait campagne pour la présidentielleImage : Katrin Gänsler

Des progrès oui, avec cependant beaucoup d'insuffisances, note-t-on à l'URD, le parti de Soumaila Cissé, candidat malheureux à la présidentielle. Ici, on déplore notamment l'absence des groupes armés aux assises organisées en prélude à l'ouverture d'un dialogue sur la question du nord. « Sachant que ces deux événements ont été boycottés par les rebelles du MNLA et leurs alliés, ce boycott n'interpelle-t-il pas sur la démarche et le timing de ces assises ? » demande Mamadou Diawara, secrétaire général adjoint de l'URD.

Encore trop de dysfonctionnements

Pour les législatives de dimanche prochain, partisans et adversaires de IBK sont en campagne depuis deux semaines. Objectif des premiers : donner une majorité confortable au chef de l'Etat, tandis que les seconds se battent pour le contrôle de l'hémicycle afin de pouvoir instaurer un véritable débat démocratique.

Les Maliens sont de nouveau appelés aux urnes dimanche pour des législatives
Les Maliens sont de nouveau appelés aux urnes dimanche pour des législativesImage : DW/S. Martineau

Motif d'inquiétude cependant pour ces derniers, la non-prise en compte, selon eux, dans l'organisation du scrutin des insuffisances de l'élection présidentielle. « Nous sommes franchement inquiets, explique Mamadou Diawara, car à l'issue de l'élection présidentielle de 2013, la plupart des partis politiques, l'URD en particulier, ont constaté des dysfonctionnements et des insuffisances dans notre système électoral. À ce jour, nous constatons que rien n'a changé."

Qu'à cela ne tienne, toutes les parties envisagent de se battre avec les moyens dont elles disposent. En attendant, à l'URD, on déplore l'utilisation de ceux de l'Etat par le parti au pouvoir et ses alliés, considérée comme une violation de la loi électorale.