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Le général Sanogo rattrapé par la justice

Georges Ibrahim Tounkara27 novembre 2013

Le général Amadou Sanogo a été arrêté mercredi matin à Bamako et conduit devant un juge d’instruction. L'auteur du putsch de mars 2012 a ensuite été inculpé de « meurtres et assassinats » et écroué.

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Le convoi qui a transporté Amadou Sanogo ce matin
Le convoi qui a transporté Amadou Sanogo ce matinImage : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

Interpellé mercredi matin à son domicile de Bamako par une dizaine de soldats, le général Amadou Haya Sanogo a été conduit devant un juge d’instruction pour un premier interrogatoire. Selon des témoins, son audition qui s’est déroulée dans une école de gendarmerie a été menée par le juge d'instruction Yaya Karembe. Le général Sanogo a ensuite été inculpé de meurtres et d’assassinats puis placé sous mandat de dépôt.

Un pas dans la bonne direction

Au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, le (FDR), une coalition de partis et d'organisations qui réclamaient sans cesse la comparution de l’ancien capitaine putschiste devant la justice, on se réjouit de ce dernier développement. « Nous saluons le fait que le général Sanogo soit entendu par la justice malienne pour faire la lumière sur les cas de disparitions et de morts d'hommes suite aux événements du 30 septembre », a déclaré son porte-parole Amadou Koité sur notre antenne. Le député Yaya Sangaré de l’Adéma, l'Alliance pour la démocratie au Mali, estime pour sa part que l’arrestation du général Sanogo est une nouvelle illustration de la restauration de l’autorité de l’Etat au Mali : « Cela prouve qu'aucun crime ne restera impuni au Mali. »

Amadou Sanogo lorsqu'il était l'homme fort du pays
Amadou Sanogo lorsqu'il était l'homme fort du paysImage : picture-alliance/dpa

Refus de se présenter

Amadou Sanogo, ancien capitaine promu général en août dernier, avait été convoqué fin octobre par un juge d'instruction de Bamako, mais il ne s'était pas présenté, ce qui avait provoqué l'indignation de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile malienne.

Et pour justifier cette non-comparution, certains proches du général Sanogo avaient évoqué son statut d'ancien président de la République. Un statut qui selon lui, donne droit à des égards. Mais pour la justice malienne, ce statut n'existe tout simplement pas.

Le quartier général des ex-putschistes à Kati, dans la banlieue de Bamako
Le quartier général des ex-putschistes à Kati, dans la banlieue de BamakoImage : Reuters

Les faits reprochés

La justice malienne veut faire la lumière sur la tentative de contre-coup d'Etat du 30 avril 2012. Ce jour-là et les jours qui ont suivi, des militaires soupçonnés d'avoir voulu renverser le capitaine putschiste auraient été exécutés dans la caserne de Kati, d'autres torturés à l'électricité ou portés disparus. La justice malienne veut donc savoir quel rôle a pu jouer dans cette affaire l'ex-capitaine Amadou Sanogo.

Pour le juge d'instruction Yaya Karembé, au Mali, nul n'est au-dessus de la loi et le général Sanogo doit être entendu dans cette affaire. Des mesures de sécurité ont été prises pour protéger le juge et sa famille. La descente aux enfers a bien commencé pour le général Sanogo.