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Le grand départ

Yvon Arsenijevic16 février 2005

Avec l’entrée en vigueur ce mercredi du protocole de Kyoto, 34 pays industriels sont donc désormais tenus de réduire d'ici 2012 leurs rejets de gaz à l'origine du changement climatique. Une absence remarquée : celle des États Unis. Remarquée aussi, entre autres points, par les journaux allemands. Yvon Arsenijevic résume pour nous leurs commentaires.

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À Berlin, le Fonds Mondial pour la Nature lance un ballon d'air chaud pour Kyoto
À Berlin, le Fonds Mondial pour la Nature lance un ballon d'air chaud pour KyotoImage : AP

Pour la FRANKFURTER ALLGEMEINE, c’est une « expérience » qui « commence ». Pour la TAGESZEITUNG, de Berlin, c’est « un grand pas pour l’humanité, mais un petit pour le climat » et pour DIE WELT : une machine qui tourne à vide en coûtant cher ! Et n’oublions pas le « lourd pétrolier » de la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, « lourd pétrolier qui, parti pesamment de Kyoto, risque de ne prendre de la vitesse que lorsque les conséquences du changement climatique ne pourront plus être ignorées », précise le journal de Munich.

Malgré tout, au-delà des formules, il y a dans la presse, au moins sur le principe, un fond de satisfaction que résume la STUTTGARTER ZEITUNG : malgré, ou peut-être justement à cause du conflit d’intérêt entre le climat et l’économie, écrit notre confrère, il est bon de conclure des accords tels que celui de Kyoto, de les imposer et d’en célébrer l’avènement. Depuis novembre 2004, où il était clair que le protocole entrerait en vigueur, il a été ratifié par plus de 20 pays. La preuve, pour le journal de Stuttgart, qu’un tel accord peut développer une dynamique propre.

Trop propre sans doute pour les États-Unis, les premiers producteurs de dioxyde de carbone dans le monde, comme les épingle la MAIN-POST, puisqu’ils ne s’y sont pas associés : c’est donc aux Européens, écrit le journal de Würzburg, de dire à leur partenaires d’outre-atlantique qu’une communauté de valeurs ne peut pas reposer seulement sur la coopération économique et militaire. Et tant que ce pays qui se veut celui de Dieu maltraitera la création divine, c’est aussi aux Européens de montrer l’exemple. Chose qu’ils ne font pas, assène vertement la MAIN-POST.

« La menace est bel et bien là, malheureusement ! », constate de son côté la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, mais la résignation n’y fera rien, aussi peu que les accusations portées contre les pollueurs de la Maison Blanche. Pour notre confrère, il faut agir, et démontrer que la protection du climat ne doit pas se faire au prix de la stagnation économique. Et le journal de Munich aperçoit même déjà des « feux d’espoir » qui brûlent en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suède où la réalisation des objectifs de Kyoto n’est plus une utopie. Il en distingue même jusqu’en Chine (bon, mais là, les feux en question ne font quand même que « rougeoyer ») en Chine où l’on verra si un pays émergeant est capable d’éviter les erreurs de ses prédécesseurs de l’Ouest comme de l’Est.