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Le gouvernement camerounais réfute les accusations de crimes

Rodrigue Guézodjè
3 avril 2019

Les responsables gouvernementaux camerounais, mis en cause par l'ONG Human Rights Watch, estiment que les accusations de crimes perpétrés à l'encontre des populations civiles dans les zones anglophones sont "infondées".

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Un membre des forces de police camerounaises à Buea
Un membre des forces de police camerounaises à BueaImage : Getty Images/AFP/M. Longari

Le gouvernement camerounais réagit au rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW), dans lequel celle-ci met en cause l'armée camerounaise pour des crimes perpétrés à l'encontre des populations civiles dans les zones anglophones. Le porte-parole du gouvernement réfute en bloc ces accusations. Human Rights Watch évoquait, le 28 mars dernier, des "exactions et autres graves atteintes aux droits de l'Homme dirigées sur les cibles civiles". 

Dans son rapport, Human Rights Watch accuse les Forces de défense et de sécurité camerounaises. L'organisation a fait également état "d'exécutions extrajudiciaires, d'usage excessif de la force envers les civils, de torture de terroristes capturés et d'incendies de maisons et d'autres biens appartenant aux populations"

"Parti pris"

Mais ce mercredi, le ministre de la Communication estime que "ces accusations, portées inconsidérément contre des forces républicaines engagées dans un combat pour la préservation de l'intégrité territoriale de l'Etat et la protection des personnes et des biens, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, sont infondées." René Emmanuel Sadi ajoute par ailleurs qu'en publiant un tel rapport, HRW trahit "un parti pris en faveur des bandes armées terroristes", qui selon lui sèment la désolation dans les régions anglophones.

Kamerun, Soldaten in Buea
Forces de sécurité et séparatistes sont mis en cause par Human Right WatchImage : DW/F. Muvunyi

"Maintenir le dialogue"

" Nous comprenons que le dialogue dans lequel nous sommes engagés avec le gouvernement puisse parfois sembler difficile, mais nous sommes convaincus qu'un échange honnête et ouvert avec le gouvernement camerounais demeure la meilleure manière de faire avancer la cause des droits humains", répond Ilaria Allegrozzi, chercheuse à Human Rights Watch et auteure du rapport dont elle défend, une nouvelle fois, les conclusions. "Nous avons utilisé une méthodologie très rigoureuse et nous défendons bien sûr les droits des victimes que nous avons rencontrées sur le terrain et qui ont partagé avec nous leurs histoires d'abus et de violation."

Human Rights Watch signale, par exemple, des cas d'enlèvements vers Buea
Human Rights Watch signale, par exemple, des cas d'enlèvements vers BueaImage : DW/F. Muvunyi

Mais Ilaria Allegrozzi rejette les accusations de parti pris et défend l'indéndance de son organisation. "Nous ne prenons pas de parti, nous sommes une organisation indépendante. Notre recherche est impartiale, dans notre rapport nous avons dénoncé aussi bien les violations des droits de l'homme commises par les forces gouvernementales que les abus commis par les séparatistes dans les deux régions anglophones."

Les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun sont toujours secouées par une crise qui fait des dizaines de morts dans chaque camp, à la fois du côté des séparatistes que des forces de sécurité.