1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le G5 Sahel se fixe un nouveau départ

6 février 2018

Lors du quatrième sommet du G5 Sahel à Niamey ce mardi, les dirigeants ont bouclé le processus de financement de cette force militaire conjointe qui devra être active à partir du mois de mars.

https://p.dw.com/p/2sCyZ
Gipfeltreffen in Bamako Mali
Image : Reuters/L. Gnago

Mahamadou Issoufou, élu président du G5 Sahel - MP3-Stereo

À l’ouverture du sommet à laquelle ont assisté les cinq Chefs d’Etat de l’organisation, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a insisté sur l’urgence de mettre sur pied, au plus vite, cette force de 5.000 hommes. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est nécessaire de rechercher les financements complémentaires au budget général estimé à 450 millions d’euro pour le fonctionnement de cette force militaire conjointe. Selon ministre nigérien de la défense Kalla Moutari, "le sommet marque un tournant dans la mise en place de cette force et dans le début des opérations".

Le ministre nigérien a aussi indiqué que "l'autre composante du G5 Sahel qui est ignorée, mais qui n'est pas des moins importantes, c'est le projet de développement à mettre en œuvre dans le Sahel pour juguler les problèmes qui assaillent le Sahel".


Projets de développement

Pour tenter de résorber certains problèmes, à l’origine de la radicalisation des populations, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont adopté une batterie de mesures dont la suppression des visas et des frais d'itinérance entre les cinq pays. Sans oublier le projet de création d'une compagnie aérienne "Air Sahel" et la construction d'un chemin de fer "trans-sahélien", long de près de 6.000 km. 

"On peut aller au-delà de tous ces aspects pour revoir nos politiques publiques en matière de formation, en matière d'emploi", analyse le politologue Ahmadou Boubacar Hassane. Pour soutenir son idée, l'expert indique que "des fois, les jeunes se font recruter ou prennent des armes parce qu’ils vivent une situation d'exclusion, une situation d'injustice, une situation d'inégalité qui les pousse justement à durcir leur position, à aller vers l'extrémisme violent".

Lundi (5 février 2018), le G5 Sahel a signé un protocole d’entente avec le PAM, le Programme alimentaire mondial, et la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Objectif recherché : aider les cinq pays à combler le déficit alimentaire des populations.

Dürre in Niger
Image : ABDELHAK SENNA/AFP/GettyImages

Des promesses de financement

Avant de céder la présidence tournante du G5 Sahel à son homologue du Niger, Ibrahim Boubakar Keita le président du Mali  a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne pour suppléer la dépendance vis-à-vis des partenaires internationaux. 294 millions d’euros ont déjà été mobilisés sur les 450 prévus, a rappelé IBK.

Pour l'heure, l'Union Européenne a promis 50 millions d'euros, la France 8 millions, qui se traduiront en apports matériels. De leur côté, les cinq pays fondateurs du G5 Sahel ont eux promis chacun 10 millions d’euros et l'Arabie Saoudite promet une contribution de 100 millions de dollars. Quant aux Etats-Unis, ils vont débloquer une aide bilatérale globale de 60 millions de dollars. La prochaine conférence en vue du financement de la force conjointe est prévue le 23 février à Bruxelles, en Belgique.


Rodage

Créée officiellement en février 2014 à Nouakchott en Mauritanie, la force militaire conjointe du G5 Sahel est en phase de rodage, avant sa montée en puissance prévue à la mi-mars de l'année 2018. Deux opérations transfrontalières ont déjà été menées, avec les bataillons mis en place par les pays membres de la structure.

Si les deux quartiers généraux de Sévaré dans le centre du Mali, et de Niamey au Niger sont prêts à être opérationnels, il n’en est pas le cas pour les zones centre située au Tchad et ouest en Mauritanie, même si du côté de la frontière entre le Mali et la Mauritanie, les lignes commencent à bouger.

Maman Sambo Sidikou
Maman Sambo Sidikou, lors de l'ouverture du dialogue politique congolais (septembre 2016)Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

Un nouveau secrétaire permanent

A l’issue du sommet de Niamey, les dirigeants présents ont désigné l’ancien patron de la Monusco, la mission de l’ONU en RDC, le Nigérien Maman Sidikou au poste de Secrétaire permanent du G5 Sahel. Il remplace, un autre Nigérien, Mohamed El Hadj Najim, qui occupait ces fonctions depuis la création de l’organisation. Maman Sidikou, aura la lourde mission de conduire à la montée en puissance de la force du G5 Sahel, et surtout de matérialiser les promesses de financement faite par les partenaires.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona